François Corneloup, saxophoniste baryton, est accompagné à la contrebasse par Hélène Labarrière et Simon Goubert à la batterie. Tous les morceaux sont composés par François Corneloup sauf roses blue qui est de Joni Mitchell.
L'empereur Joseph II, assistant à une répétition de L'enlèvement au sérail, dit à Mozart qu'il y avait trop de notes dans sa musique. François Corneloup nous offre au contraire un
opus à la lisière du silence où continue à tinter la vibration fragile du noir. L'auditeur, comme le spectateur d'un tableau de Soulages, est invité à composer sa propre partition de lumière,
parfois ronde, parfois acérée, inaugurale ou vespérale. Le noir lumière de François Corneloup est une expérience musicale des commencements, (colour beginning, plage 5), et des
confins, ( fortino regarde l'avenir une dernière fois, plage 8), qui raconte la présence de l'humain dans toutes ses émotions. Beaucoup de peine un peu de joie, et, surtout, le filigrane
d'une sourde inquiétude. Comme si nous ne pouvions jamais nous tenir que dans des interstices, pour supporter et la peine et la joie. Aussi charnel, (roses blue, plage7), que cérébral,
(cyrillique, plage 2), voilà un jazz profond qui saura résister au temps, noir, bleu, blanc, avec des tremblements de jaune, éparpillés.