World Forum de l'économie responsable: Au pays des "délocalisations responsables" !

Publié le 25 novembre 2010 par Slovar
Les acteurs du monde économique et politique adorent les forums mondiaux comme le très chic et très courut Davos. Il en existe un autre, moins médiatique : le forum mondial de l'économie responsable, où on se défend de pratiquer " l'éthique washing "
"Ethique Washing" ou son presque équivalent : "Greenwashing" qui : " ... / ... est utilisé par les groupes de pression environnementaux pour désigner les efforts de communication des entreprises sur leurs avancées en termes de développement durable, avancées qui ne s’accompagnent pas de véritables actions pour l’environnement ... / ..." - Dictionnaire de l'environnement
Dans le cas de " l'Ethique washing " il s'agit de se parer de vertus sociales et sociétales. Ce qui permet de se transformer en parangon de " l'économie responsable", tout en ne négligeant pas, un peu de vertus environnementales.
Selon Philippe Vasseur, organisateur du "World Forum" (et ancien ministre du gouvernement Jupé) : " ... / ... La première responsabilité d'une entreprise est de faire du profit, soyons clairs, mais elle doit se demander comment le faire et surtout quoi en faire ? ... / ... "
Les "sans foi ni loi" dont nous faisons partie, pourraient lui proposer une idée d'utilisation immédiate, sachant que : " 64% des Français n'ont pas été augmentés depuis 2 ans " - Boursier
Mais revenons à nos moutons "responsables". A quoi sert le forum mondial de l'économie responsable ?
Présentation sur leur site Web : " L’économie du XXIème siècle ne peut se résumer à un affrontement entre le « tout profit » et le « non marché » Entre la recherche effrénée de gains financiers à court terme et le rejet acharné de toute forme d’économie de marché, la société mondiale ne peut trouver son équilibre et son salut que si chaque acteur a conscience de sa part de responsabilité collective et agit en conséquence ... / ... "
Et comment se traduit "chaque acteur a conscience de sa part de responsabilité collective" et bien essentiellement grâce aux : " aux regards croisés d’acteurs et d’experts de la RSE ... / ... "
RSE, késako ?
Définition du Ministère de l'Ecologie et du développement durable : " La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. La démarche consiste pour les entreprises à prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux de leur activité pour adopter les meilleures pratiques possibles et contribuer ainsi à l'amélioration de la société et à la protection de l’environnement ... / ... "
Mais au delà du message environnemental et sociétal, la RSE, c'est aussi l'investissement socialement responsable (ISR), qui est : " Un « marché » en pleine croissance depuis la crise. Le principe de l’ISR ? Proposer des fonds et des portefeuilles d’actions qui respectent certaines valeurs non financières ... / ... " qui pèse : " plus de 50 milliards d'euros en France ... / ..." nous dit Bastamag
En clair, en se soumettant à des critères et obligations, présentées notamment, par l'observatoire de la responsabilité sociale (ORSE) et en se soumettant au contrôle d'agences de notations comme NOVETHIC ou VIGEO (qui a travaillé pour le gouvernement sur l'emploi des seniors), les entreprises peuvent voir leurs titres classifiés : "placements éthiques"
Vraiment éthiques ? Ce ne 'est pas tout à fait ce que pensent les "Amis de la Terre" qui dans un rapport évoquent quelques problèmes sur : la qualité des évaluations produites par les agences de notation.
" ... / ... Les agences chargées d’évaluer les comportements des entreprises en matière sociale et environnementale se contentent le plus souvent d’une analyse déclarative. Seuls les rapports fournis par les sociétés seront décryptés, avec leur long chapitre sur leur « responsabilité sociale », leurs séduisantes plaquettes « développement durable » et leurs attrayantes pages Internet où fleurs, forêts et enfants souriants s’épanouissent virtuellement. Les visites de terrain demeurent exceptionnelles. « La démarche d’analyse de Vigeo (principale agence de notation extra-financière française, fondée par Nicole Notat), par exemple, consiste uniquement en une compilation de données publiques, provenant essentiellement de l’entreprise. L’agence de notation ne mène aucune enquête propre et ne vérifie pas ses informations » ... / ... - Bastamag
Il y a d'ailleurs lieu de s'interroger en regardant le programme des conférences et ateliers où on peut lire que le premier intervenant de la "Conférence d'ouverture - La voie de l'entreprise responsable" est : Gérard MESTRALLET, PDG de GDF SUEZ, leader mondial de la production indépendante d’électricité, 200 000 collaborateurs, 80 milliards € de CA, Gérard MESTRALLET a engagé son groupe dans une politique responsable"
Dans la mesure où, GDF Suez s'est vu remettre un prix dans la catégorie "Droits humains" lors de la remise des "Prix Pinocchio" Prix qui rapellons le : ... / ... ont pour but d'illustrer et de dénoncer les impacts négatifs de certaines entreprises françaises, en totale contradiction avec le concept de développement durable qu'elles utilisent abondamment ... / ..."
Néanmoins, ce qui a retenu toute notre attention dans le programme du Worl Forum, c'est une des conférence organisée le 25 et qui porte le titre suivant : "Délocalisations : comment l'entreprise peut y trouver l'occasion d'exporter la RSE et non le moyen d'y échapper ?"
Résumé : " L’entreprise qui délocalise est souvent critiquée, d’une part parce qu’elle crée des emplois « ailleurs » que dans son pays d’origine (et parfois à son détriment), et d’autre part parce qu’elle est suspectée de rechercher de moindres contraintes sociales et environnementales. A contrario, en prenant pied sur de nouveaux marchés par des délocalisations d’activités, les entreprises peuvent prouver qu’elles sont globalement responsables, en exportant leurs pratiques de RSE, en adoptant la même démarche que dans leur pays d’origine "
Lorsqu'on pose à Philippe Vasseur la question suivante : " Délocalisation et responsable sont-ils deux mots compatibles ?"
Il a cette réponse : " C'est une stratégie qui permet aux entreprises de rester compétitives, tout en conservant leurs sièges et leurs technologies dans leur pays d'origine.Une entreprise ne peut pas toujours exporter depuis la France, pour des raisons de coût, de délai ou de respect de la planète. Les entreprises responsables peuvent être amenées à délocaliser pour se rapprocher des marchés convoités ... / ..." - 20Minutes
Si vous voyez une différence avec les entreprises non responsables ....
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Neoplanete