Romainville le 22 novembre 2010
Propos du père François
J’ai de plus en plus de mal à écrire et je pense que cette désaffection est due en grande partie à ce que mes faibles facultés intellectuelles sont presque entièrement mobilisées d’une part par la lecture (« la construction d’un pont », prix Médicis d’un abord difficile) d’autre part par ma participation à un « atelier littéraire » qui se déroule au long de l’année à « Passage d’encre » et qui se révèle fort intéressant au 2ème ou 3ème degré.
Peu importe écrivons car c’est en écrivant qu’on devient écrivon.
Le présent mail ne devra donc être considéré que comme un exercice de style.
J’espère en tout cas ne choquer personne par les lignes qui vont suivre car elles seront sûrement qualifiées d’iconoclastes par certains lecteurs.
Je regardais la télé l’autre dimanche quand je suis tombé, sur la 2, sur Jean-Luc Mélenchon.
Il faut dire tout de suite que je l’apprécie et que je pense qu’il joue un rôle non négligeable sur la scène politique actuelle, notamment comme « passerelle » entre le PS et le PC.
Cela dit, JLM, je le comparerais volontiers, mutatis mutandis, à deux autres personnages médiatiques : j’ai nommé Jean-Marie Le Pen et Jean-Pierre Coffe : même faconde, même aisance dans le maniement du verbe.
Ces trois lascars sont à l’aise devant la caméra et savourent manifestement les sunlights.
Ceci dit, ils courent tous trois le même risque : celui d’en venir à « faire leur numéro », prélude inévitable à un certain culte de la personnalité.
De JMLP et de JPC, je n’ai rien à dire, car ils ne m’intéressent à vrai dire pas du tout.
De Melenchon, en revanche, je veux parler car il le mérite et parce qu’on peut espérer l’amender.
Je lui reprocherai un grave défaut, qui va finir par lui nuire : pourquoi est-il aussi agressif contre les journalistes (dans le cas présent, le gentil Sérillon) ? Pourquoi ne supporte-t-il aucune contradiction et multiplie-t-il les procès d’intention ?
Il a pris feu quand on lui a fait remarquer que, dans un livre sur la chine, il n’abordait pas la question des conditions de travail des ouvriers et celle des libertés publiques.
Plus cocasse, il s’est fait l’ardent défenseur de Mitterrand et …du marxisme, ce qui est si contradictoire que c’en devient comique. 1)
Je dirai enfin que, quand JLM vante les qualités humaines de Drucker (qui est pourtant une superbe machine à décerveler), en précisant qu’il présente les machinistes de l’émission aux spectateurs, il frise le ridicule et ne se demande apparemment pas s’il ne s’agit pas là de démagogie et d’habileté (tout le monde il est gentil)
Ça ne fait rien, Melenchon chez Drucker (comme, en d’autres temps, Pierre Joxe chez JP Foucault) c’est le premier pas vers quoi ?
Salut à tous
François Le Cornec
PS : Bartolone, le parrain du 93 a réussi à imposer son candidat à Noisy 2) (je ne connais pas les résultats à l’heure qu’il est). Il commence à m’exaspérer, celui-là et sa morgue m’insupporte… (et sa femme, que devient-t-elle ?)
Avec l’approche des cantonales, il va falloir revenir à la politique locale ; j’espère qu’elle m’inspirera plus que JLM et le petit Bartolone…
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Commentaire de Maurice
1) il est vrai que la comparaison entre Mitterrand et la marxisme est osée pour un ancien sympathisant d'extrême droite nationaliste des Croix-de-feu du Colonel de La Rocque, puis des relations d'amitiés ou de famille avec des membres de La Cagoule[
2) alors que le socialiste de Noisy-le-Sec avait choisi un autre candidat que la maire qui a démissionné.