Non, je ne me suis pas trompé dans le titre de ce billet que je mets en ligne en ce 25 novembre, bien triste journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Il s’agit bien de violences réelles et concrètes commises contre des femmes évoluant dans le monde universitaire à divers niveaux, de l’étudiante à l’enseignante-chercheuse en passant par les cadres et agents administratifs féminins.
Le constat de ces violences – qui peuvent à priori paraître inimaginables - a été dressé par un groupe de travail sous la direction de Fouzia RHISSASSI, doyenne de la faculté des lettres de Kénitra et Abderrazak MOULAY RCHID, doyen de la faculté de droit de Rabat-Souissi et consigné dans un ouvrage collectif intitulé « FEMMES, VIOLENCE ET UNIVERSITÉ AU MAROC », paru en 2003 chez les éditions La croisée des chemins. L’ouvrage est disponible également sur Google.book.
L’ouvrage a comme objectif principal d’abord de rassembler, avant de tenter de les analyser, les témoignages personnels de femmes ayant étaient victimes de violences au sein de l’université marocaine.
Ainsi, Fouzia Rhissassi dans un long article intitulé « SAVOIR ET POUVOIR A L’UNIVESITE » dévoile les différentes formes de violences dont peuvent pâtir les femmes dans l’exercice de leur travail d’enseignantes-chercheuses dans le supérieur.
Ces violences peuvent être insidieuses, comme le changement arbitraire par LE responsable de l’affiche d’un colloque organisé par ses collègues femmes ou plus brutales, comme la réduction budgétaire ni motivée ni justifiée de l’enveloppe financière consacrée à une recherche entreprise par une groupe d’enseignantes-chercheuses, et parfois totalement physiques comme le refus net de faire participer des femmes à certaines journées d’étude.
Dans un autre article signé conjointement, Rhita KHAYAT et Isabelle JACQUET psychiatres-psychanalystes, recensent d’abord tous les genres de violences subies par la femme en général et la femme marocaine en particulier (physiques, psychiques, sociales, juridiques, morales, matérielles, sexuelles) avant d’essayer de trouver une définition assez brouillonne de la violence en tant que phénomène spécifique.
Les deux auteurs entament aussi une rapide étude psychologique et anthropologique de la violence faite aux femmes au Maroc, rappelant que la femme dans notre pays est élevée dans la soumission qui la condamne à subir irrémédiablement la violence dans tous ses aspects.
L’aspect le plus intéressant de cette contribution – parce qu’il touche à la réalité quotidienne – réside dans les récits authentiques et les témoignages personnels de femmes qui y sont relatés. Si leur simple lecture est traumatisante, qu’en est-il de l’expérience réelle des personnes qui les ont vécues ?
Mesdames, les hommes traînent tellement de culpabilité à votre égard ! Pourrions-nous jamais faire amende honorable ?