" Butin de Guerre". Hier soir dans le cadre de la quinzaine de la solidarité internationale était projeté ce film qui retrace le dossier des enfants volés durant la dictature argentine des généraux. Je connaissais le drame des "grands mères " de la Place de Mai mais si mon approche politique distante d'un continent me faisait condamner cette violence des dictateurs militaires argentins elle ne pouvait me transmettre ce que ce film apporte: l'émotion. Un débat s'est engagé sur ce phénomène d'enlèvements d'enfants destinés à être remis à des familles d'accueil particulièrement dociles au régime! Je suis intervenu pour dire que le cas argentin n'était pas unique dans l'histoire mais qu'ils, les militaires, ont étés malheureusement très efficaces dans leur mise en place de ce plan de déstructuration sociétale. Les nazis pratiquaient cette perversion politique dans le cadre de leur démence raciste et dans l'histoire il y eut des précédents.
Je me suis posé la question de savoir si une disposition spéciale de l'Etat argentin ne permettrait pas que toute une génération née vers la seconde moitié des années 70 soit dans l'obligation d'établir un test ADN qui recoupé à celui des "grand-mères", des descendants des disparus autoriserait plus de résultats pour retrouver les victimes. Peu d'enfants aujourd'hui ont retrouvés leur famille biologique. Leur seule famille. En tout état de cause il y a eu en 7 ans de dictature une génération sacrifiée avec tous les effets collatéraux que nous connaissons aujourd'hui. Il a été évoqué mais trop rapidement la question du travail psychologique individuel et collectif pour "soigner", stabiliser un peuple malmené par ce fascisme implacable et destructeur. Ce travail sur soi indispensable. Mais semble-t-il personne n'était assez "spécialisé" pour répondre à cette interrogation au coeur du sujet.