Les chants de marins y sont-ils pour quelque chose ? Il va de soi que les « filles de la Rochelle » comme « les filles de Valparaiso » sont connues dans le monde entier... (Mais chaque pays a son port d’attache !)
D’ailleurs, lorsque je retrouve l’un de mes amis lyonnais, il a coutume de lancer à la cantonade : « comment se portent les filles de La Rochelle ? ». Au propre comme au figuré, La Rochelle est une ville dans le vent, qui attire à la fois les marins et les sirènes, les voiles et les jupons. Cap à l’ouest ! Effet côte ouest !... Ville à la mode, ville d’élégance, toute en brise et en chatteries...
Tandis que sur les quais, « quai des Chalutiers », « quai Simenon », « quai Duperré », « quai Valin », « quai Maubec », « quai du Lazaret » tintent les mâts, les filles balancent dans les rues leurs accessoires et leurs attributs. L’histoire de La Rochelle, c’est une histoire de femmes qui glissent depuis les rouleaux de la mer et jusqu’aux sables du Casino, entre religion et luxure.
Elles filent sur les trottoirs et dessinent sous leurs pieds les « tapis roulants » de la grâce et de l’Elégance. Grands axes de la Féminité, « Rue des Dames » à proximité des deux tours, « Rue des Bonnes femmes » près du marché couvert, « Rue des Dames blanches »... Toutes ces dames ne courent pas après la même fumée... Ainsi, le Vice et la Vertu se frôlent-ils au centre-ville. Sur le même pavé, et derrière chacune de ces silhouettes qui remontent le passé, les bonnes œuvres prennent des visages différents...