D'où le slogan décliné en 10.000 affiches et 150.000 tracts "Viol, la honte doit changer de camp", accompagné d'une photo très explicite d'agression sexuelle contre une femme. Un court métrage
est également diffusé, notamment sur le site www.contreleviol.fr de la campagne nationale, montrant que le viol a lieu à la maison ou au bureau, et moins dans la rue.
Dans 8 cas sur 10, l'agresseur est connu de la victime
"L'objectif de la campagne, c'est de dire stop, ça suffit, y en a marre, il y a 75.000 femmes qui sont violées chaque année en France, c'est 200 femmes par jour, un viol toutes les sept minutes,
et on a le sentiment que personne ne considère cela comme un problème majeur dans la société", déplore Caroline De Haas, porte-parole de "Osez le féminisme !", une des trois associations
organisatrices, avec le Collectif féministe contre le viol et Mix-Cité. "Il n'y a aucun autre problème de société d'une telle ampleur qui ne soit pas traité aujourd'hui", ajoute-t-elle, estimant
que cela reste encore un tabou parce qu'"il y a une sorte d'imaginaire collectif autour du viol où on considère que c'est quand même un peu la faute des femmes".
Réfutant le stéréotype véhiculé du viol commis sur une jeune fille en mini-jupe et décolleté dans une rue sombre, la campagne remet en cause un certain nombre d'idées reçues. Elle fait valoir
que, dans 8 cas sur 10, l'agresseur est connu de la victime, et qu'il vient, dans 50 % des cas, de la famille ou de l'entourage proche. Un tiers des viols sont des viols au sein du couple. Autres
idées reçues remises en cause : le viol n'est pas naturel mais culturel. Il "repose sur le mythe d'une sexualité masculine 'irrépressible' et 'incontrôlable'". Il n'est pas commis uniquement par
des psychopathes et n'est pas le résultat de la misère sociale, puisqu'il touche tous les milieux, font valoir les associations. Leurs revendications portent notamment sur des moyens financiers
supplémentaires pour la prise en charge des victimes et une véritable information sexuelle à l'école, adaptée à chaque niveau scolaire.
Source : Le Point