Geôle russe ou asile politique ?

Publié le 11 janvier 2008 par Aurialie

Quand on est membre du Parti national-bolchevique et activiste de l'Autre Russie, il y a de grandes chances de passer un jour par la case prison. Mikhaïl Gangan, 21 ans, l'a déjà connue en 2005 pendant un an, après une incursion pacifique dans un bureau de l'administration présidentielle. C'est pourquoi, lorsqu'en août 2007, quelques semaines après sa participation à une Marche du désaccord, il devenait clair que son arrestation n'allait pas tarder, il s'est enfui en Ukraine pour demander l'asile politique.

Coup de théâtre le 31 décembre 2007, il est arrêté par les forces de sécurité ukrainiennes sur instructions de leurs homologues russes et le 3 janvier 2008, condamné à 40 jours de prison, avant son extradition en Russie. Les organisations ukrainiennes et russes de défense des droits de l'hommes et les hommes politiques de l'opposition (notamment Garry Kasparov, Édouard Limonov, Vladimir Ryjkov et Boris Nemtsov) s'adressent alors aux autorités ukrainiennes pour demander sa libération et l'obtention du statut de réfugié politique.

Aujourd'hui, une demande au moins a été prise en considération : Mikhaïl Gangan a été libéré. Il ne lui reste plus qu'à obtenir l'asile politique maintenant.

Quelques mots également sur une autre activiste de l'Autre Russie, Lioudmila Kharlamova, arrêtée le 13 septembre, officiellement, pour détention d'héroïne. Bizarrement, ce ne sont pas les agents de lutte contre les trafics de drogue qui se sont chargés de l'arrestation, mais les agents de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, ceux qui surveillent l'opposition. Le 4 janvier, ses parents ont pu la voir pour la première fois depuis son arrestation, elle a fait part de violence physique et psychologique lors de sa garde à vue. Toujours enfermée, elle attend maintenant son procès.

Source photo : Prima-news.ru