Selon le dernier rapport des Nations Unies, « World Urbanization Prospects. The 2009 Revision », (télécharger en .xls ici) publié en mars 2010, la majorité de la planète vit désormais en ville (51%). En 2050, 68,7% de la population mondiale sera urbaine.
La croissance urbaine constitue donc un défi majeur pour lʼhumanité car, faute dʼêtre maîtrisée, elle peut être à lʼorigine de dysfonctionnements et de crises considérables tant sur le plan social quʼenvironnemental. Les villes concentrent lʼessentiel de la population humaine, de lʼactivité économique et politique ou encore des services sociaux, sportifs ou culturels et centralisent la majeure partie des flux dʼénergie et de ressources. En retour, les villes sont productrices de nuisances et de déchets quʼelles déversent dans lʼarrière- pays. Nous savons aujourd’hui qu’il est possible de les réutiliser afin de produire de l’énergie primaire.
Le contrôle des flux entrants et sortants de la ville est aussi appelé : « métabolisme urbain ». Marie-Françoise Guyonnaud et Mélanie Berland de la fondation Fondaterra en discute en détails dans le dixième numéro du magazine Géoscience, paru en décembre 2009.
« Les théoriciens ont mis au point la notion de métabolisme urbain qui constitue un ensemble de transformations et de flux de matière et dʼénergie intervenant dans le cycle de vie dʼune zone urbaine. La ville est alors représentée comme un écosystème qui gère ses entrants et ses sortants par la régulation, ainsi qu’une ‘unité métabolique complexe avec un ensemble dʼentrées (matières premières, produits semi-finis, produits alimentaires, etc.), de transformations (de ces matières, produits semi-finis, etc.) et de sorties (produits manufacturés, déchets gazeux, liquides et solides, etc.)’ Cet écosystème, composé de sous-systèmes, concentre un noeud de transferts de flux de matière et dʼénergie quʼil utilise et transforme pour satisfaire ses besoins, maintenir sa stabilité ou étendre son influence. Ces flux sont dégradés sous forme de déchets, de nuisances et dʼénergie dissipée [Bochet et Cunha (2003)]. »
Pour plus d’informations, voir là, l’article très détaillé et complet paru dans Géoscience n°10.
Les villes à métabolisme en circuit minimisent les entrants et ont une faible empreinte écologique. D'après Rogers Richard, Des villes durables pour une petite planète, 2008.
« What if we could design a society where the more energy you spend, the more energy you get ? » Bjarke Ingels.
Cette réflexion est tirée du catalogue Yes Is More, édité par la talentueuse agence d’architecture danoise BIG, dirigé par Bjarke Ingels. L’idée est de penser à une écologie génératrice de progrès et non de régression.
Trop souvent les campagnes publicitaires ou les collectivités territoriales nous donnent le sentiment d’être les grands coupables du réchauffement climatique. Selon eux, il suffirait d’éteindre la lumière, de fermer l’eau du robinet pendant le brossage des dents ou autres actions de type locale et individuelle, sensées, à grande échelle, jouer un rôle majeur dans la protection de l’environnement. Mais soyons réalistes, la pensée « every little things help » ne résout que des problèmes locaux et nous permet uniquement de vivre plus « sainement » et non plus « durable ». En effet, selon David McKay, physicien de l’université de Cambridge (Grande-Bretagne), il ne faut pas se laisser avoir par “the myth that ʻevery little helpsʼ. If everyone does a little, weʼll achieve only a little” .