Il s'agit là d'un album tout en paradoxes ! Difficile de savoir au bout de quelques écoutes si cet album est teinté d'originalité ou inspiré d'un bout à l'autre. Original, il l'est par sa position dans la carrière du groupe. Et oui, le côté yéyé et très frenchy de leur premier Ep est réduit à l'état de cendres ici. Des textes en anglais sont posés sur des mélodies rock'n'roll : ce qui pourrait paraître d'une banalité presque affligeante fait ici office de surprise, plutôt alléchante d'ailleurs. De plus, il ne s'agit que d'un interlude anglicisant avant un nouvel Ep en français. Neuf titres, plutôt long pour un interlude, non ?
Mais il faut dire que le temps passe vite avec les Rebels of Tijuana : un concentré d'énergie sur un rythme tapageur et l'on ne sent pas s'écouler ces neuf titres que déjà on relance l'album pour une nouvelle écoute. Autre phénomène intéressant, la facilité avec laquelle les paroles nous rentrent en tête. Ainsi, quelques écoutes suffisent pour chantonner "Johnny The Rat" toute la journée.
Et si l'on s'habitue si vite à la musique que produisent les Rebels of Tijuana, c'est que l'influence s'y fait sentir d'un bout à l'autre. Pour peu que l'on ne soit pas trop blasé, il est aisé de trouver ça délicieux et de se laisser porter par ces effluves de Brian Jonestown Massacre, The Coral ou Paul Weller. Ces influences ne sont pas moindres, et adaptées avec brio ; le tout surplombé par un timbre rauque duquel se dégage un accent français qui nous rappelle bien ce que nous sommes en train d'écouter : des Français qui contribuent à l'effervescence d'un rock made in France.
Alors au fil de cet album, on se laisse porter par des titres au potentiel rock flagrant ("Sweet Black Angie "- au milieu de laquelle est introduite un rythme façon The Doors - , "Hacienda" - qui fait office de coup de cœur sur ces neufs titres - ), parfois un peu trop connus de nos oreilles bercées par les classiques ("City Night Light" qui nous rappelle les Stooges) mais souvent rattrapés par des titres au potentiel affectif certain ("Blowing Away").
En bref : ce que les Rebels Of Tijuana font, d'un genre à l'autre, ils le font avec conviction et c'est surtout cela qui fait que l'on s'attache si vite à cet album influencé mais très bien mené.
Le Myspace
"Fire Till The Break of Dawn" :