Bertrand Tavernier adapte au cinéma La Princesse de Montpensier de Madame de Lafayette (1634-1693). Ce film "fait entendre un français très châtié, ni moderne ni faussement archaïque", souligne le réalisateur dans Le Figaro.
Mélanie Thierry interprète le rôle principal : "La grâce, c'est elle qui l'incarne. Elle est jeune, la peau laiteuse, encline à rougir. Elle n'est pas si timide, pourtant, encore moins docile. Amoureuse du fougueux Henri de Guise depuis sa tendre adolescence, elle espérait l'épouser, mais son père, par intérêt, en a décidé autrement. […] Cette femme réclame sourdement d'acquérir les armes de son indépendance. Le comte de Chabannes, devenu son précepteur, va lui en fournir quelques-unes, en lui enseignant, entre autres, l'écriture." Les guerres de religion, les mariages forcés, ce que peut l'éducation, le mystère que sont les femmes pour les hommes (ceux-ci "tombent sur un bec" en la personne de Marie de Montpensier*), tout cela est encore d'actualité.
Bertrand Tavernier présente le film
Présentation du film au Festival de Cannes et montée des marches
"La Princesse de Montpensier " de BERTRAND TAVERNIER, à Cannes 2010
Absent de la Compétition depuis 1990, BERTRAND TAVERNIER fait son retour devant le Jury des long métrages avec un drame plongé au cœur du XVIe Siècle . Un film où s’affichent quelques-uns des acteurs français les plus prometteurs de la nouvelle génération.
« J’ai souhaité absorber, m’approprier le XVIème siècle de La Princesse, entrer de plain-pied dans cette époque, comme je l’avais fait avec la Louisiane de James Lee Burke », explique le cinéaste. Une allusion à son précédent film, Dans la brume électrique (2009).
Ce nouveau long-métrage, qui traite de la rivalité exacerbée régnant entre les prétendants à l’amour d’une riche héritière du royaume, met en scène
Lambert Wilson et quelques-uns des plus talentueux représentants de la nouvelle génération de comédiens français. Ainsi, Mélanie Thierry (César du meilleur
espoir féminin ) (Le Dernier pour la route, 2009) donne la réplique à Gaspard Ulliel , (Un barrage contre le Pacifique, 2009), Grégoire
Leprince-Ringuet (L’armée du crime, 2009), et Raphaël Personaz (Rose et Noir, 2009).
Mélanie Thierry et Gaspard Ulliel
« Je les ai admirés. Je les ai regardés. Ils m’ont inspiré, porté, fait vibrer, détaille Bertrand Tavernier à propos de ses acteurs. J’ai essayé de créer autour d’eux un espace où ils se sentent à l’aise, de les rendre contemporains de l’époque ».
LE ROMAN
"Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres, et d’en causer beaucoup dans son empire. La fille unique du marquis de Mézière, héritière très-considérable, et par ses grands biens, et par l’illustre maison d’Anjou, dont elle était descendue, était promise au duc du Maine, cadet du duc de Guise, que l’on a depuis appelé le Balafré. L’extrême jeunesse de cette grande héritière retardait son mariage, et cependant le duc de Guise, qui la voyait souvent, et qui voyait en elle les commencements d’une grande beauté, en devint amoureux, et en fut aimé."
source: franc-parler, web festival cannes