Même si le phénomène reste encore limité en France, les membres de la génération Y commencent à accéder à des postes à responsabilité et ont à manager des collaborateurs plus âgés.
Les premières frictions font apparaître un constat brutal : à moins d’avoir été sensibilisés aux différences générationnelles, les managers Y ne font guère mieux que les managers seniors vis-à-vis des jeunes.
A l’image de managers plus expérimentés, les Y ont tendance à projeter leur culture de référence et leurs modes de fonctionnement sur leurs collaborateurs plus âgés, ce qui ne va pas sans créer de difficultés.
En effet, les seniors ne voient pas toujours d’un bon œil la culture « open-space », le tutoiement et les autres familiarités auxquelles les Y sont habitués.
Autre caractéristique problématique, le goût des Y pour l’instantané et la rapidité d’exécution. « Quand je demande un travail à un collaborateur le matin et que je le recroise au déjeuner, j’ai naturellement tendance à lui demandé s’il a terminé » me confiait récemment un jeune manager. Naturelle pour nombre d’Y, cette attente de rapidité peut être vécue comme un harcèlement par des collaborateurs habitués à un autre rythme.
Autre source d’incompréhensions, l’utilisation des technologies. « Quand je demande qu’on m’envoie un compte-rendu de réunion, ce n’est pas pour m’entendre dire qu’il est disponible sur le serveur » se plaignait récemment un manager senior de mon entourage.
Avec le recul, il me semble que la prévention des risques psychosociaux est un des enjeux majeurs lié au management intergénérationnel. En sensibilisant ses managers (seniors ET jeunes), une entreprise se donne les moyen de réduire les sources d’incompréhensions et de tensions.
La capacité à manager une équipe diverse en termes d’âge est aujourd’hui une compétence rare. Ca tombe bien, il parait que le talent est « une combinaison rare de compétences rares »*.
* La gestion des talents, Cécile Dejoux et Maurice Thévenet, Dunod (ouvrage fort intéressant dont je vous recommande la lecture)