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Test de NBA JAM sur Wii

Publié le 24 novembre 2010 par Livegen
Test de NBA JAM sur Wii

Boom Shakalaka ! Si cette simple onomatopée (assez étrange au demeurant) ne vous réveille pas les neurones engourdis d'un gros coup de pied taille 62, si ce gimmick de présentateur ne vous remémore pas des ambiances survoltées sur et en dehors de terrain de basketball, si cet improbable gargarisme ne vous a pas amené le sourire aux lèvres et l'excitation sous les aisselles, c'est que vous n'êtes pas de la génération 90. Qu'à cela ne tienne, l'âge n'est pas une tare et Electronic Arts est là pour vous faire revivre l'Histoire avec un grand H comme "He's on fire !". Mais on ne raconte pas la préhistoire en 2010 comme on le faisait dans les années 30 (les vraies années 30, celles sans siècle ni millénaire devant) : le manuel a-t-il pris de l'âge ? Les illustrations sont-elles passées de mode et le propos est-il toujours adapté ? Bref, la réédition évitera-t-elle le pilon ? Il est en tout cas certain que vous, vous n'éviterez pas le poncif des questions-suspense de fin d'introduction...
Boom Shakalaka, donc
En entrant dans NBA Jam, la première impression est d'ordre visuelle : si le style est certain, il est également fort sujet à la subjectivité. Où l'on peut applaudir le choix des photos bien plates pour les figures (donc forcément toujours de profil), amenant une 3D toute personnelle et caractéristique, où l'on peut s'enthousiasmer sur des frivolités d'animation, sur des visages qui vous tirent la langue en plein dunk, sur des à-côté de terrain eux aussi modélisés avec le respect de la nouvelle charte, mais bon un peu moins bien quand même, où l'on peut donc apprécier la vue, il n'est malheureusement pas possible dans un second temps d'oublier les gros pixels qui tâchent et le détourage des personnages opéré à la souris et sous Paint par ma petite sœur. De même, avec un peu plus d'acuité on observera une 3D du panier qui fait faux bond à la cohérence visuelle, car en "vraie" 3D (mais moche), panier dont la base peut de plus se faire traverser sans heurt par un personnage bousculé. C'est un détail, mais il participe à un certain manque général de finition malgré un style de départ fort notable. Dernier point visuel, et non des moindres à la vue de son importance sur le gameplay : la proximité de la caméra sur l'action. Si l'effet visuel est réussi, il n'en est pas de même pour la praticabilité. Impossible en effet de voir l'action au-delà d'une seule moitié de terrain, et aucun effet de mise en scène, de type inclusion dans l'image, n'a été prévue pour palier à ce défaut, sur lequel on reviendra. Au final, la première impression reste donc sympathique sans plus, et la première agréable surprise de voir la mer laissera au fur et à mesure place à un sentiment de trop peu, le délire visuelle restant en fin de compte pas assez poussé.
Rentrons dans le vif du sujet vidéoludique, effleurons des dix doigts la virtualité du parquet, entamons la phase analytique de ce test (traduction du rédac'chef : là le mec il veut juste dire qu'il lance un match). Alors, la balle est lancée, normal pour du basketball. Ah mais il n'y a que deux joueurs de chaque équipe. Et le terrain est un peu plus petit que dans mes souvenirs de collège. "Depuis quand peut-on revenir dans sa moitié de terrain ?", "Hé mais, il l'a tapé ! En plus il n'avait même pas le ballon !", "Oula, pas réaliste ces smashs !". Si ce genre de vives interrogations vous vient à l'esprit, c'est que vous n'avez pas encore saisi celui de NBA Jam. Fi de réalisme, contentons-nous du minimum mais surtout a-mu-sons-nous ! Très arcade, le titre ne conserve des règles que le dribble (la reprise de dribble ou le marcher étant de toute façon techniquement impossible), la limite des 24 secondes avant de marquer ou toucher l'arceau, le goal tending (un contre d'un tir en phase descendante de la balle compte pour un panier) et la distinction des paniers à 2 ou 3 points. En revanche libre à vous de frapper votre adversaire pour récupérer la balle, empêcher sa réception, gêner un défenseur qui allait défoncer votre coéquipier ou simplement rigoler à ses dépends. Libre à vous d'enclencher des dunks hallucinants, votre avatar possédant des cuisses de kangourou. Libre à vous d'aller encore plus haut si vous parvenez à obtenir, après trois paniers consécutifs, la balle en feu, synonyme de démesure et de réussite accrue. A partir du moment où vous gérez la barre de boost, ce qui n'est pas trop difficile tant sa recharge est rapide, le ciel est votre seule limite. Enfin plutôt le toit du gymnase.

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He's on fire !
En résumé : NBA Jam sent l'explosivité au premier regard, et ce jugement initial ne sera d'ailleurs jamais pris à défaut. Tout heureux, on se lance donc corps et âme dans le grand bain. Et là, c'est le drame : l'eau est froide. Avant de batifoler, il va donc falloir faire l'effort de l'entrée dans l'eau, chose moins évidente qu'il ne paraissait de prime abord. Car si l'effet fun attitude est forcément présent, si les joutes multijoueur surtout sauront égayer vos mornes soirées, réunis sur canapé (car, point négatif s'il en est, oubliez toute notion de jeu en ligne), s'il est indéniable qu'on s'y amuse, NBA Jam ne possède pas les vertus d'un gameplay à la fois accessible et complet. Non, il n'est pas si évident de parcourir les parquets en smashant à tout va et contrant de tous côtés. Le débutant risque fort de passer par quelques phases de frustration, car on se rend rapidement compte de nos limites. Évidemment, on est loin d'une simulation ultra-pointue aux quarante-deux combinaisons de touches. Ici la maniabilité reste simple, mais on reste tout de même loin du titre à la prise en main immédiate. La défense notamment n'est pas naturelle, ni correctement enseignée dans un tutoriel de toute façon frugal. Avec l'expérience, on apprend à moins essayer de voler le ballon et plus se placer pour un contre, mais on apprend aussi à regretter l'absence totale de présence physique de nos joueurs : qu'il aurait été bon de sentir l'influence de notre placement sur la course de l'attaquant adverse ! Cela n'aurait en rien gêné le gameplay arcade et aurait apporté beaucoup de profondeur à la défense, en plus de la rendre moins frustrante. De même, les deux dribbles possibles de l'attaquant auraient trouvé plus de jouissance. De manière générale, ce manque de présence participe à l'absence remarquée de sensations physique. Si on s'éclate évidemment à courir et dunker partout, cela va sans dire, on ne ressent pas les joueurs, on ne ressent pas leur poids, on ne ressent donc pas bien leurs actions, le tout appuyé par une gestion des vibrations quasi-nulle. L'auteur de ce test est même forcé d'avouer qu'il a mis plusieurs heures avant de se rendre compte que la manette vibrait parfois. De la même manière, le microphone de la Wiimote a été oublié dans les fiches techniques de la console, dommage.
Pour revenir au cœur du gameplay, notons qu'il existe un timing à respecter pour les tirs et dunks, plutôt généreux mais qui permet malgré tout d'impliquer le joueur dans le mouvement, bon point donc. Car oui, tout ce qui se rapporte aux sauts s'effectue par mouvements de manettes : on lève la manette pour sauter, on la redescend au bon moment pour tirer/dunker/contrer. Malheureusement, comme souvent ces mouvements peuvent se réduire à un petit geste du poignet dans n'importe quel sens, mais l'idée de base reste bonne. Dommage en revanche que nos cerveaux limités doivent s'acclimater du mélange secouage/boutons classiques, les gestes de défonce d'adversaire appelant naturellement au gros geste de bourrin, qui sera forcément reconnu comme un saut. Les choix opérés par EA sont donc logiques mais pourront malgré tout donner à certains quelques efforts d'acclimatation.
Mais il faut bien nuancer tous ces propos à tendance négative : NBA Jam, c'est fun, c'est délire, les mouvements abracadabrantesques s'enchaînent, le tout avec une pointe non négligeable de tactique qui ne sera pas sans plaire aux joueurs coriaces. Il faut d'ailleurs s'attendre à un challenge très relevé, le second niveau de difficulté (sur quatre possibles) proposant déjà quelques défis assez ardus. Il faudra donc lutter pour monter le niveau... voire pour jouer longtemps. Car il faut bien l'avouer, NBA Jam est finalement très spécialisé dans son domaine, ce qui impliquera longuement le joueur totalement comblé par ce gameplay, mais fatiguera à la longue toute personne normalement constituée. La variété de gameplay reste au final limitée, il faudra donc compter sur des amis pour renouveler l'expérience.

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« Toc toc ! Who's there ? Boom Shakalaka ! »
Si le gameplay manque d'ouverture, ce n'est absolument pas le cas des modes de jeu qui eux sauront varier les plaisirs, toujours dans le même concept évidemment. Entre un système de trophées/succès, le déblocage de joueurs et ballons et le mode principal déjà bien long dans lequel il faut simplement battre toutes les équipes, il y a de quoi faire. Mais ce serait sans compter sur le mode Remix, fort long et dont les épreuves peuvent également être utilisées à part, en multijoueur. Dans ce mode, fi de niveau de difficulté, tous sont présents par l'intermédiaire d'épreuves à une, deux ou trois étoiles. Le remix « simple » propose en premier lieu des matchs classiques mais saupoudrés de bonus à la Mario Kart ; l'idée de départ est donc séduisante, le résultat moins, ces bonus (vitesse, force, dribble accru...) n'étant sans doute pas assez nombreux, peu clairs dans leur présentation et dans l'affichage de leur effet et peu visibles sur le terrain, la faute à un effet 2D sur 3D mal maitrisé et surtout à cette caméra encore une fois bien trop proche. Autre variation, le Smash, qui consiste en un match banal mais sans les points, le seul but étant de défoncer le panier à force de dunks rageurs, petit vandale que vous êtes. Les autres épreuves proposent toutes une vue depuis le centre du terrain, axée sur un seul panier. Si le changement de perspective est salutaire pour la diversité, il n'apporte pas grand-chose à l'ensemble. Les distances sont assez écrasées et on se rend encore mieux compte de la pauvreté graphique, malgré un parquet noir brillant des plus classes. Rien de rébarbatif toutefois, mis à part, à nouveau, un concept originellement attrayant mais finalement limité. Durant le Remix Tour, vous passerez ainsi du 21 (il faut marquer 21 points, logique), à la Domination (très tactique grâce à des choix de zone de tir à dominer, encore une fois logique), en passant par l'Elimination (bon, vous avez compris que c'était logique) et même des Boss, tous uniques. Toutes ces dernières épreuves sont jouables en 1 contre 1, 2 contre 2, voire 1 contre 1 contre 1, extrêmement bourrin on l'imagine. Trop bourrin même.
On le voit, NBA Jam sait proposer un habillage complet malgré le manque de jeu en ligne et la répétitive du concept. EA a fait l'effort nécessaire à ce niveau, à défaut d'effleurer beaucoup trop une idée de départ qui méritait encore plus de folie et d'esbroufe. Aucun effort en revanche du côté de la localisation, tout restant en anglais, ce qui ne gênera que peu les anglophobes, mais cela reste à noter. Dans le même ordre des limites, on note l'impossibilité de visionner des ralentis ou de prendre des photos en pleine action, manques qui se ressentent régulièrement tant l'apport de ces gadgets aurait été bénéfique pour le facteur fun. La mise en scène reste d'ailleurs pauvre, il n'y a pas d'entrée sur le terrain, de présentation de joueur ni d'animation de victoire. Un tel concept de bonne humeur aurait mérité vraiment mieux, on se contente malheureusement du strict minimum.
Cependant il y en a tout de même un qui s'éclate à fond, c'est le commentateur. Moqueur, ironique, parfois enflammé, la variété et l'originalité de ses répliques (anglaises, donc) font plaisir à entendre. La musique elle-même est dynamique, s'adaptant à l'action, bien que trop forte dans les options de départ. Plutôt jazzy mais à la tonalité moderne, avec quelques scratch bien sentis, elle accompagne bien le jeu sur la parquet et s'accorde même avec la répétitivité de l'ensemble. Enfin les oreilles sont également gâtées par des bruitages fort sympathiques et totalement irréalistes, lors de tirs lointains notamment. Le public en revanche est à jeter, tellement le même son ressort à chaque panier. Mais dans l'ensemble, l'habillage sonore est de bonne facture, sans être exceptionnel. A l'image du titre en quelque sorte.


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