A l’occasion de l’ouverture du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil le 1er décembre, nous nous sommes penchés sur les écrivains qui ont donné leur nom à des écoles, collèges et lycées français.
Nous avons analysé les 67 669 établissements scolaires de l’Annuaire de l’Education Nationale pour étudier ceux qui ont été baptisés en hommage à des écrivains.
Sur la base de cette analyse, nous avons réalisé un outil de visualisation interactif, qui permet de générer pour chaque auteur la carte et la liste des établissements qui portent son nom.
Il est disponible ici : http://www.babelio.com/classement-ecoles
Exemple : carte des écoles, collèges et lycées Marcel Pagnol.
Quelques enseignements tirés de l’étude :
- Sur 67 669 établissements scolaires recensés, 3865 portent le nom d’un écrivain, soit 5,7%
- Le podium des plus représentés : Jacques Prévert (332 établissements), Antoine de Saint Exupéry (276), Victor Hugo (230)
- La première femme, George Sand (63), n’arrive que 13ème, ex aequo avec Emile Zola. (Et elle a un prénom d’homme.)
- René Goscinny (12) l’emporte largement sur Albert Uderzo (1)
- Les auteurs étrangers sont faiblement représentés : ainsi Hemingway (2), Dante (1), James Joyce (1), Rudyard Kipling (1), avec une exception étonnante le poète chilien Pablo Neruda qui a laissé son nom à 27 établissements.
La forte localisation de ces établissements en banlieue parisienne pourrait s’expliquer par un soutien des mairies communistes de la ceinture rouge à ce compagnon de route de Salvador Allende.
- Les hommages sont souvent posthumes, et la grande majorité des auteurs du classement sont morts et enterrés. On compte néanmoins une poignée d’auteurs vivants tels Mona Ozouf (1), Alexandre Jardin (1), ou Jacqueline de Romilly (1).
- Les répartitions géographiques varient fortement selon les auteurs. Ainsi Jules Verne (143), né à Nantes, mort à Amiens, est surreprésenté au nord de l’axe Nantes-Amiens.
- Comme le Tour de France, la carte des écrivains compte ses « régionaux de l’étape », que le reste du pays a oubliés : Marie Mauron (12), surnommée la « Colette provençale », le duo alsacien Erckmann-Chatrian (9), ou encore le poète René Guy Cadou (20), champion de la Loire-Atlantique.
- Pour dire un mot de la littérature jeunesse, elle n’est pas totalement absente, même si elle passe après les « grandes plumes de la Nation » : derrière Charles Perrault (116), 6ème au classement général, on retrouve notamment Roald Dahl (1), Tomi Ungerer (2), André Dhôtel (1), Hector Malot (4), Benjamin Rabier (4), La Comtesse de Ségur (4), et même Paul-Jacques Bonzon (2), le père des Six Compagnons, qui firent les riches heures de la Bibliothèque Verte.
- Et pour conclure, on est en droit de se demander si la proportion de cancres est plus forte dans les quatre écoles baptisées en hommage à Paul Lafargue, auteur et défenseur du Droit à la Paresse (1880)…