L’Evaluation par compétences … pour une économie de marché … ?

Il est intéressant de lire, et essayer de comprendre un point de vue – de gauche – que je ne partage pas. (Même si, la conclusion est la même : – revenir à « l’éducation de grand-papa » – , je ne reviens pas sur les argument de droite qui me « parlent » moins … ! ). Il semble d’ailleurs que ce point de vue ne soit pas partagé par le PS, ni par Eur.Eco. …

Le fondement de la pédagogie par compétences serait de penser que : « éduquer doit dorénavant viser la construction d’une aptitude générale à agir efficacement. L’efficacité (…) est désormais placée au cœur de la question pédagogique comme la valeur centrale. » Là où l’école ancienne transmettait « des savoirs rigides et surtout inutiles », l’école d’aujourd’hui doit permettre aux élèves d’acquérir la capacité à « faire face aux défis de la vie moderne ». Traduisez: être employable. Il ne s’agirait donc que – d’une vision de l’éducation comme marchandise. L’éducation est à présent un investissement sur le « capital humain », dont la vocation est bien entendu de créer des richesses. Autant pour les Etats que pour les individus.

Enfin, la gestion des « ressources humaines », sous-tendrait cette pédagogie . Une contamination de l’éducation par une logique d’entreprise, dans une optique néolibérale. L’humain, donc l’élève, est une ressource potentielle, un « portefeuille de compétences » à développer. Dans cette logique utilitariste, l’éducation deviendrait une fabrique d’individus à forte valeur ajoutée sur le marché des compétences: adaptables, flexibles, performants.

En résumé :

• derrière l’approche par compétences se cachent essentiellement des objectifs économiques liés à l’évolution du marché du travail ;
• l’approche par compétences constitue bel et bien, quoi qu’en disent ses défenseurs, un abandon des savoirs ;
• loin de favoriser l’innovation pédagogique, l’approche par compétences enferme les pratiques enseignantes dans une bureaucratie routinière ;
• l’approche par compétences est un élément de dérégulation qui renforce l’inégalité (sociale) du système éducatif.