Le travail temporaire connaît en France un grand essor. Mais quelle est la vie de ces intérimaires qui vaquent de mission en mission ? Pourquoi ont-ils opté pour cette forme d'emploi précaire ? Chaque année en France, environ 2 millions d'intérimaires occupent 550 000 à 650 000 emplois équivalents temps plein (ETP). Durant ces vingt dernières années, la place du travail temporaire (TT) a connu une forte croissance. Or l'intérim, qui est souvent une forme de sous-emploi, participe de la montée de la précarité et de différentes formes de pauvreté. Le contrat de mission (entre l'intérimaire et l'agence) est en effet précaire. Il donne des droits que les nombreux accords signés dans la branche du TT ont étendus, mais ceux-ci ne jouent que pendant la durée de la mission. Si nombre de salariés en CDI craignent pour leur avenir face aux licenciements, un intérimaire, lui, est toujours dans le temporaire. Son emploi a toujours une échéance, y compris quand la mission est prolongée et le contrat renouvelé. Ce contrat est provisoire par nature, aucune entreprise de travail temporaire (ETT) ne promet jamais de fournir une mission suivante, même pour les intérimaires qu'elle entend « fidéliser ». La disjonction entre les relations d'emploi (avec l'ETT) et de travail (avec l'entreprise utilisatrice) propre au triangle de l'intérim . Qui sont ces nouveaux intermittents de l emploi ? En majorité de jeunes ouvriers non qualifiés. Mais aussi des jeunes, même diplômés, à la recherche d un premier emploi, des seniors tôt « mis sur la touche », des mères de famille souhaitant reprendre une activité professionnelle ou des cadres désireux de changer de carrière.