Centurion

Par Mg

Petit étude de l’année. 2010 aura été marquée par les non-sorties. Entre Scott Pilgrim (à venir), Centurion ou autres Get Him To The Greek (honteusement renommé American Trip), la France n’aura pas brillé par ses prises de risque. On notera au passage que ces trois films, exemples parmi d’autres, sans discuter leur qualité intrinsèque, bénéficie d’un casting plutôt attrayant, de budgets promotion bien comme il faut, et ont eu les honneurs d’une sortie US en bonne et due forme. Oui, ils n’ont pas fonctionnés. Mais que penser d’une sortie hexagonale massacrée, donc largement inutile à l’heure des DVDs et du Web? Les distributeurs veulent ils uniquement masqués un film estampillé direct-to-dvd en larguant quelques copies dans les salles, pour ne pas justifier le retard pris? Bref, une large zone d’incertitude existe pour les films indé’ fortement geeks. Cas exemplaire parmi les cités : Centurion.

Pourtant le dernier film de Neil Marshall a tout pour réussir. L’auteur est connu et reconnu comme l’un des derniers réalisateurs anglais à la mode (Dog Soldiers, The Descent, Doomsday), et catalogué plutôt film de genre. Devant la caméra se trouve également une belle bande d’acteurs solides, à commencer par Michael Fassbender qui se livre encore une fois à fond, et la sympathie Olga « Bond Girl » Kurylenko en amazone sexy. Alors oui, ça peut ressembler fortement au Roi Arthur d’Antoine Fuqua en plus crasseux, mais ce Centurion est avant tout une épopée frénétique et sans pitié dans l’Angleterre sous domination romaine. Où comment un simple soldat (Fassbender) se retrouve au milieu des luttes de clans, et tente de survivre avec quelques camarades face à la chasse sans pitié des autochtones.

Marshall nous a offert par le passé des bandes sans concession, ne contournant pas les situations des heures entières pour aller droit au but. C’est le cas ici où chaque combat, affrontement, est réglé en quelques secondes. La dure réalité rattrape la volonté de vouloir faire des effets. Ceci instaure un rythme des plus rapides, et Marshall lance ses personnages dans les vastes étendues du Nord de l’île britannique, donnant à son récit plusieurs phases (des grands combats d’armées à la fuite de quelques hommes…). Centurion a donc plusieurs côtés à explorer, et on se concentre sur les personnages plus que sur l’histoire. On peut d’ailleurs s’attendre à tout de la part du réalisateur anglais, qui offre un récit dense et politique, où chaque personnage peut disparaitre (ou réapparaitre) à tout instant.

Loin d’être parfait, Centurion est pourtant plein de bonne volonté, offrant sans doute trop de choses au spectateur, ne se positionnant pas dans un genre en particulier (pas un film de guerre, pas un thriller…). Un peu déconcertant mais offrant une bonne dose de tuerie sanguinaire, le nouveau film de Neil Marshall ne sera pas son meilleur, mais sans doute son plus mal aimé.