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La ruée vers l'or

Publié le 24 novembre 2010 par Gommette1

Depuis quelques mois sur le petit écran, des publicités mielleuses d’orpailleurs avides incitent les populations à se débarrasser de leurs vieux bijoux en or et ce pour profiter du prix stratosphérique du métal jaune. L’once d’or a en effet bondi, passant de moins de 400 dollars en 2000 à près de 1 300 dollars aujourd’hui.

Une aubaine pour les détenteurs français qui resserrent à titre privé dans leur bas de laine 3 500 tonnes d’or, ainsi l’Hexagone est en tête des pays du monde dans ce domaine ! Cette position tient de l’état d’esprit (et de radinerie) nationale : les Français flippés ne croient pas en l’avenir et n’ont pas confiance dans les institutions. Résultat et ce depuis la nuit des temps, l’or, valeur refuge par excellence, fait le chou gras des rentiers qui thésaurisent par crainte d’un envahisseur hypothétique.

Evidemment, cette ruée vers l’or est totalement artificielle et hautement spéculative : la crise financière a créé un électrochoc chez les épargnants qui ont vu fondre le papier monnaie converti en assurances vie et autre fonds de placements. L’étalon-or inoxydable vient alors rassurer la conscience meurtrie des économes avares de risques. La crise oubliée, l’or retournera dans les limbes et certains petits épargnants déchanteront vite, émus d’avoir vendu leurs vieux bijoux de familles contre des lingots qui ne valle pas tripette.

Cette thésaurisation opportuniste d’une humanité avide n’est pas bien excitante. Plutôt que de gaver son bas de laine ou le dessous de son matelas de métal jaune, ne faudrait-il pas mieux investir dans le talent d’artistes ? Acheter un tableau, une sculpture, une photographie… que l’on peut admirer chaque jour, caresser du regard, apporte plus de joie qu’un lingot dans un coffre. Sachant que l’art est aussi un investissement rentable, il suffit d’acheter par plaisir et conviction de la graine de talent qui bourgeonnera. La ruée vers l’art est plus consistante pour l’âme et évite de passer pour un pingre, façon père Grandet de Balzac. Les collectionneurs l’ont bien compris. 


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