Du coup je me suis aussi rappelé que la petite feuille sur le frigo débordait d'articles d'épicerie à acheter.
'me suis donc tapé une épicerie.
Dans les multiples choix d'épiceries disponibles, mon choix s'arrête toujours à l'Institut du Gruau d'Amérique qui se trouve à une distance raisonnable de chez moi. Après un an, un an et demie de prise en charge des responsabilités alimentaires, j'y ai pris mes habitudes. Je connais les sections par coeur, je fais même mes listes de chez moi en fonction du trajet que je ferai une fois dans le supermarché. De plus on me donne un produit gratuit pour chaque tranche de 70$ dépensé sur place. Je paie avec la Visa Voyage, ce qui nous fait des vacances à peu de frais l'été venu, et je fais le plein d'Air Miles (whatever that means...).
Toutefois, la belle, déchargée des tâches alimentaire depuis un an, un an et demie, a manifesté son envie que je troque mon repaire habituel pour un autre supermarché. Si elle s'occupe moins du manger, elle en est quand même l'experte. Plus experte encore l'est-elle dans nos finances, travaillant dans une banque. Elle soulignait que je paierais beaucoup moins cher chez Bol Swel.
Je suis donc passé à l'Ouest.
Roulant sur le pont-de-la-concorde-qui-ne-tombera-plus-jamais-car-il-s'agit-maintenant-du-pont-le-plus-solide-du-monde je me suis donc rendu au Bol Swel.
Ipod en tête, j'ai entamé ma ronde qui allait nécesairement être plus longue car je ne connaissais pas les lieux. En entrant j'ai été acueilli par un kiosque de Sushi défraichi. L'odeur m'a un peu répoussé mais comme je suis aussi un grand amateur de sushi, je n'en ai pas fait une misère. J'avais tout un supermarché à défricher.
En prenant le dernier hummus qui trainait sur un comptoir, une femme m'a lancé un regard assassin. J'ai vu le pita dans son chariot j'ai compris qu'elle lorgnait elle aussi ce petit plat de hummus mais bon, j'y étais avant. J'ai senti que si elle avait pu me donner un coup de poing quand je passé à ses côtés, elle l'aurait fait.
Je commencais aussi à perdre un atout qui m'est rare: la patience. Où étaient les sacs de poubelles? Où se trouvait le sucre? Pourquoi certains jus d'un côté et certains autres beaucoup plus loin? Le pain! j'ai oublié le pain 56 rangées plus loin! De la bonne musique en tête j'avais tout pour être bien et pourtant j'étais tendu.
Pour ajouter à l'innefficacité du moment quelqu'un m'a fait un croc-en-jambe. Le même olibrius avec lequel j'avais passé très près de faire un face à face à trois reprises au croisement d'une allée. J'ai failli tomber mais ai préféré faire tomber la pile de cannes de sauce tomates en m'accotant dessus pour reprendre mon équilibre. L'homme avait disparu quand j'ai repris le contrôle de la situation.Toutefois on aurait dit que les belles femmes de l'épicerie s'étaient toutes passé le mot pour assister à l'effondrement. J'ai même vu des sourires satisfaits sur certaines jolies demoiselles.
Passé la caisse, je tentai de me détendre toujours avec ma zizik.
194,67$$$$$$$$$$$$$!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Derrière moi, les clients qui assistaient à mon lynchage, applaudissaient voyant que la poule sans tête, étrangère dans la ferme locale, fuyait la basse-cour.
Dans leurs yeux l'espoir que je ne fréquente plus jamais les mêmes allées qu'eux.
Je n'avais même pas acheté mon smoked meat.
Je n'ai pas dis mon dernier mot...