Promouvoir une reprise économique « forte, durable et équilibrée »
était l’objectif phare fixé pour le sommet du G20 qui s’est tenu les 11 et 12 novembre derniers à Séoul. L’aboutissement d’un maigre consensus pour un développement équitable (sans en déterminer
le financement) nous laisse sur notre faim, et de plus, reporte la résolution des déséquilibres mondiaux, en repoussant les actions concrètes aux calendes grecques. On retiendra surtout l’appel
du G20 aux pays développés et émergents à aller vers « un système monétaire international où les taux de change sont davantage déterminés par le marché », sans mesure prise pour la limitation de
la spéculation déchaînée sur le marché des changes. La réaffirmation de l’hégémonie des marchés financiers confirme la mascarade qu’est le G20 en ne tirant aucune leçon de la récente crise
financière mondiale.
Les jeunes socialistes regrettent le manque de détermination des dirigeants du G20 pour vaincre la pauvreté dans laquelle des millions de personnes sont plongées suite à la crise économique,
alors même que trente millions d’emplois ont été détruits et que les inégalités s’accroissent entre et à l’intérieur des continents.
Les jeunes socialistes déplorent que les « géants » se soient éloignés du but initial du G20, qui visait à répondre aux faiblesses du système financier international, à travailler pour davantage
de transparence sur les marchés financiers. Les engagements d’avril 2009 sur la fin du secret bancaire, la lutte sans merci contre les paradis fiscaux et la concentration sur les efforts visant à
la reprise de l’emploi ont été pleinement évincés. Les dirigeants se déclaraient prêts à renforcer leur coopération, à réformer le cadre réglementaire et de surveillance des marchés financiers, à
renforcer les institutions financières internationales. Or, il est aujourd’hui difficile de concevoir l’émergence d’un accord notamment quant à l’engagement qui vise à s’abstenir d’avoir recours
à des dévaluations compétitives du dollar et du yuan. L’ironie du sort : le communiqué indique que « des actions économiques non coordonnées ne peuvent qu’aggraver la situation pour tous », alors
que les Etats-Unis et la Chine ont intérêt à ce que leur monnaie soit sous-évaluée par rapport à l’euro !
Sarkozy prend les rênes du G20 pour un an, présidence qui s’annonce ardue au vu de la réforme pantagruélique ajoutée à l’agenda : la réforme du système monétaire international. Les jeunes
socialistes escomptent un fonctionnement avec plus de justice, d’équité, de solidarité et de démocratie. C’est une véritable bataille culturelle qui doit être livrée au plan international, afin
de débarrasser les institutions intervenant dans le domaine économique de leurs dogmes néolibéraux. La crise et les échecs des G2, G8 ou encore G20 nous pousse à la constitution d’un nouveau
Bretton Woods, afin de définir les nouvelles règles de fonctionnement de l’économie mondiale. A cet effet, les jeunes socialistes réitèrent leur proposition d’instaurer une taxe sur les
transactions financières, telle que la première secrétaire du PS, Martine Aubry, l’a proposé lors du conseil de l’internationale socialiste qui s’est déroulé cette semaine.
Source : MJS