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Le dernier des Mohicans

Publié le 24 novembre 2010 par Litterature_blog

Le dernier des MohicansNouveau Monde, 1757. La guerre entre Anglais et Français fait rage. Ces derniers, aidés de leurs alliés indiens, assiègent le fort Henry dans lequel est retranché le colonel Munro.
Les filles du colonel anglais, Alice et Cora, souhaitent rejoindre leur père. Magua, chef Huron en rupture de ban, se propose de les guider jusqu’au fort. Mais son but est d’enlever les deux jeunes femmes afin de les emmener dans sa tribu. Sauvées par œil de faucon, un coureur des bois anglais accompagné de deux guerriers Mohicans, Alice et Cora arrivent à destination au moment de la reddition de leur père. A nouveau capturées par Magua, elles ne devront leur salut qu’au courage d’Uncas, le dernier des mohicans.
Cromwell propose ici une adaptation très libre du roman de Fenimore Cooper. Il n’a choisi d’illustrer que les scènes les plus marquantes, faisant de son album une longue traque dans les bois. C’est un des points faibles de l’ouvrage. L’intrigue, trop décousue, est difficile à suivre. Mais l’important n’est pas là. Cette adaptation vaut essentiellement pour son incroyable démonstration graphique. Rarement on a vu une ambiance crépusculaire aussi bien rendue. Cromwell a utilisé une peinture acrylique, travaillant tous ses dessins à la brosse avant de les scanner et de faire un montage en double page par ordinateur. Les images, saturées de rouge, d’ocre ou de vert, offrent une lumière oppressante dont on ne saurait dire si elle est diurne ou nocturne. Dans une interview, Cromwell s’avouait passionné par l’expressionnisme allemand. La référence saute aux yeux tout au long de l’album. Autre influence revendiquée par l’auteur, le courant de l’Hudson River School créé par l’américain Thomas Cole.
Les indiens de Cromwell, au teint diaphane, sont secs et noueux comme des branches prêtent à rompre. L’atmosphère est à la fois tendue et onirique. La violence est tantôt brute, tantôt très poétique. On imagine le claquement des arcs, le bruit du Tomahawk fracassant un crâne. Et cette forêt : sombre, silencieuse, où les ombres se faufilent entre les arbres, prêtes à jaillir sur leur proie à tout moment.
Un album sauvage et beau, tout simplement.
Le drenier des Mohicans, de Cromwell, Soleil (Noctambule), 2010. 118 pages. 17,95 euros.
Le dernier des Mohicans
L’info en plus : A l’occasion des fêtes de fin d’année, les éditions Soleil proposent une version de luxe de l’album de Cromwell. Un ouvrage très grand format, ornés de dorures au fer chaud dans une version agrémentée d’une vingtaine de pages supplémentaires, le tout au prix de 45 euros. Une belle idée de cadeau !
Le dernier des Mohicans

 


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