"Car la chasse pour nombre de ses adeptes, relève de la fatalité. Elle répond à un appel mystérieux venu du fond des âges et que le profane ne peut comprendre."
S'il est vrai que la chasse - et les chasseurs - subissent régulièrement les attaques des défenseurs de Bambi, il est moyen de doter cette passion d'une vraie éthique. C'est ce que Bruno de Cessole entend démontrer au sein d'un petit roman brillant, écrit de plume magistrale, nourri de réflexions philosophiques, de références bibliographiques.
" Pistage de l'aube et affût du crépuscule: dans l'un et l'autre cas, le propre du chasseur est d'être sans cesse sur le qui-vive, d'écouter le moindre bruit et de l'interpréter, de scruter la savane ou la forêt avec une inlassable patience, dans l'attente d'un gibier qui peut surgir inopinément d'un point ou d'un autre. Se dépouiller de soi, faire le vide pour accueillir l'imprévisible"
Passionné de vénerie, déclinée en expéditions africaines , l'auteur traverse le temps à la rencontre de siècles antérieurs, de la genèse de l'Humanité et d'une forme certaine de bonheur.
Inscrit dans l'avenante collection des "Petits romans' (éd.du Rocher), l'essai de Bruno de Cessole constitue une piste de méditations intéressante, parce qu'intellectuellement honnête, qui libère le profane de quelques poncifs liés à la pratique de la chasse. S'il n'entend -mission impossible - restaurer pleinement la paix des ménages, l'ouvrage confortera les "disciples de Saint-Hubert" du bien-fondé de leur passion.
Apolline Elter
Le petit roman de la chasse, Bruno de Cessole, éd. du Rocher,octobre 2010, 120 ppp, 9,9 €