La page française de Wikipédia nous apprend simplement que Lev Kopelev était un écrivain et dissident soviétique né le 9 avril 1912 et mort le 18 juin 1997. C'est plutôt léger. Quelques recherches supplémentaires, notamment sur la version anglaise, nous apprennent que Kopelev a été un ami d'Alexandre Soljenitsyne, qu'ils ont été emprisonnés ensemble et que Kopelev a inspiré le personnage de Roubine dans le Premier cercle.
Diplômé d'allemand à l'Institut des langues étrangères de Moscou en 1935, il est engagé volontaire en 1941 pour servir en Allemagne, notamment en qualité d'interprète. Dégouté par le comportement des troupes soviétiques en Prusse orientale vis-à-vis de la population allemande, il n'hésite pas à faire part de ses critiques. Il est alors arrêté et condamné à 10 ans de Goulag pour avoir fait preuve d'"humanisme bourgeois et de compassion envers l'ennemi".
Relâché en 1954 et réhabilité en 1956, il croit encore dans l'idéal communiste et est même membre du Parti communiste. Il rencontre l'éditeur Alexandre Tvardovski et le convainc de publier le roman Une journée d'Ivan Denissovitch de Soljénitsyne. A partir de 1968, il participe activement au mouvement des droits de l'homme. Cette même année, il est renvoyé de l'Institut de Polygraphie et de l'Institut de l'Histoire de l'Art, dans lesquels il enseignait. Il est également exclu du Parti communiste et de l'Union des Ecrivains pour avoir signé une lettre de protestation contre les persécutions des dissidents, soutenu publiquement Andreï Siniavski et Iouli Daniel, protesté contre l'expulsion de Soljenitsyne de l'Union des Ecrivains et dénoncé l'invasion soviétique en Tchécoslovaquie. En 1977 il perd le droit d'enseigner et d'être publié. En 1980, alors qu'il effectue un voyage d'étude en Allemagne de l'Ouest, sa citoyenneté lui est retirée. Il reste alors en Allemagne où il est professeur à l'Université de Wuppertal. Il obtient le grade de docteur en philosophie à l'Université de Cologne et obtient de nombreuses récompenses internationales. En 1990, Gorbatchev lui restaure sa citoyenneté soviétique. Lev Kopelev décède en 1997 à Cologne.
Cette année, le prix a donc été remis au journal Novaya Gazeta, pour "son journalisme indépendant, libre penseur, courageux et inébranlable, qui est le signe distinctif de Novaya Gazeta, comme aucune édition russe".
Images : en haut - Lev Kopelev, Alexandre Soljenitsyne et Dmitri Panine (source - Pmeyer.web) ; en bas - prix Lev Kopelev remis à Novata Gazeta (source - LiveJournal Novaya Gazeta)