La première moitié du roman installe les personnages et donne un aperçu de la vie difficile sous le régime de dictature de Ceaucescu. Adina est professeur , Ilie , son ami est soldat . Mara, Clara et autres... sont ouvrières dans une usine . Paul est médecin et ancien ami d'Adina , Abi est un ami hongrois.. Il y a surtout un personnage peu recommandable que l'on reconnaît à la tache de vin qu'il a entre col de chemise et oreille , Pavel, qui est un officier de la Securitate , il s'infiltre un peu partout pour espionner.
Quand elle était petite , Adina a voulu un renard ; au moment du récit , ce renard est à l'état de peau décorative pour son appartement. Un jour en rentrant du travail, elle constate que la queue a été coupée. Le cauchemar va continuer , ce sera la même chose pour les quatre pattes , une par une . On lui veut du mal. L'amie Clara sort avec Pavel , l'homme à la tache de vin sur le cou .Paul l'a vue à l'hôpital où elle devait se faire avorter. .. L'étau se resserre autour d'Adina et ses amis . Ils vont devoir se sauver. Adina rejoint Paul à l'hôpital et ils partent ; Abi n'a pas voulu les accompagner . Ils vont à la campagne chez Liviu qui vient de se marier avec l'institutrice du village. Les deux fugitifs vivent cachés , même l'auto de Paul a été remisée hors de vue. Un jour, enfin , d'une main tremblante, il (Liviu) allume la télévision; Ceausescu n'a pas pu faire son discours, dit-il, il s'est fait huer,un garde du corps l'a entrainé derrière le rideau. Adina pleure, des dés de pierre et des fenêtres s'estompent sur l'écran, le comité central et devant, des manteaux pressés les uns contre les autres, des milliers de manteaux s'estompent comme un champ, on crie au-dessus d'eux. Les joues d'Adina brûlent, son menton se relâche, elle a les mains moites, les petits visages qui crient forment une chaîne d'yeux, ils regardent en l'air. Il s'enfuit, crie Liviu, il prend la fuite, il est mort, crie Paul, s'il s'enfuit, il est mort . Le dictateur s'enfuit à bord d'un hélicoptère , la joie , partout ...Tout ne s'arrange pas facilement, il faut remettre les choses en place , il y a des revirements ....... Ilie arrive à la gare ..Il n'y a pas de journaux sur les murs de la salle d'attente, la poussière de l'été est restée derrière le verre dans les boîtes vides. L'employé du chemin de fer mange des graines de tournesol.
Timisoara, dit Ilie.
L'employé crache les épluchures par la fenêtre du guichet et demande, aller et retour .
Aller simple , dit Ilie. Il a le coeur qui bat .
Du style sec de Herta Müller se dégage une poésie; plus on avance dans le récit , plus le style semble s'assagir , devenir plus classique , mais la poésie demeure . Je pense lire aussi "convocation" qu'elle a écrit en 2001