Les premiers commentaires journalistiques sur les propos de Nicolas Sarkozy à Lisbonne (journaliste pédophile) insistaient sur la colère du Président. Libération a mis sur internet l'enregistrement de son monologue devant les journalistes. On y entend le désarroi de quelqu'un qui donne le sentiment de ne savoir comment réagir à des attaques qu'il juge injustes. Pris dans un piège dont il n'arrive à sortir, il ne se contente pas de démentir, il tente de mettre en difficulté les journalistes qu'il traite en adversaires, il cherche à les forcer au silence en usant d'un mélange inédit de violence et de plainte. Il se présente comme la victime d'un acharnement injuste. Sans doute espère-t-il que les Français, lassés de ces attaques, se retourneront contre la presse?
Est-ce la meilleure stratégie? Il serait certainement plus simple de donner au juge (et aux parlementaires) la possibilité de consulter tous les documents qu'il souhaite, de répondre à ses questions, à toutes ses questions. Encore faudrait-il que Nicolas Sarkozy ait une stratégie. Ce dont je doute. Il donne, dans ce soliloque pitoyable, l'impression l'impression d'improviser. On ne croit pas un instant qu'il puisse réagir ainsi par calcul. Dans son ressassement qui n'en finit pas, cette espèce de geignardise violente sonne bizarrement juste. On a l'impression qu'il s'est toute sa vie comporté comme cela face à l'adversité, que c'est sa nature profonde qui parle.