Je suis tombée dessus par hasard, sur le JT de France2, il y avait un sujet sur l'adoption.
Et je vous le donne dans le mille, ça ne parlait que "des adoptions quand ça va pas" : une solo qui a adopté une petite fille de Haïti et qui se voit obligée de placer son enfant dans un institut, à cause des troubles de comportement de la petite (la faute à l'orpheu qui a mal préparé la petite !!!!), une autre famille où l'ainé a eu une adolescence difficile avec quasi rupture avec la famille (pasque bien sur chez les enfants non adoptés, y a jamais de rupture au moment de l'adolescence !!). Et of course, avec son bouquin posé négligeamment derrière lui en guise de pub gratos off, Mister Prrrrofeeessooor Levy-Soussan, zeu spécialiste de l'adoption-quand-ca-va-mal-alors-je-critique !!! Monsieur Levy-Soussan, un jour serez vous capable de dire haut et fort "dans la majorité des cas, l'adoption ça se passe très bien" (et donc ces familles n'ont pas besoin de vous consulter ...) ????
Bien-sûr, le journaliste a tout de même reconnu, entre deux scènes torrides, qu'il ne s'agissait que de "cas" qui ne reflétaient pas la réalité de la grande majorité des adoptions. "Mais ce sujet reste tabou" sera la conclusion du reportage. Ca alors, première fois qu'on en entend parler dans les médias ??? Quel scoop d'enfer... Ouaih enfin comme d'hab', tous les 3 mois un journaliste nous rabache avec ce thème, tout en nous affirmant que c'est tabou et qu'il est le défenseur de l'oprimé non entendu !
Ras le string de voir l'adoption présentée ainsi par les médias, encore et encore, moi je vous le dis. Oui, il faut avertir les parents postulants des risques, mais zut, pas avec le JT de France2 !!! Il y a tout de même d'autres moyens plus ciblés pour alerter les postulants à l'adoption...
Les télespectateur de base généralise vite entre les nouilles, le calendos coulant et le gosse qui braille pendant qu'il regarde son JT arpès une dure journée de labeur. Et moi j'ai pas envie qu'on généralise l'adoption de mes enfants à ces cas tristes et difficiles (quoique, l'ado pas si rebelle que ça, je le trouve archi clean comme ado !!!). Jeudi prochain, à 16h30 à la sortie d'école, les blondes de mon village qui auront visionné ce JT se demandront-elles si je placerai dans un institut mon fils s'il décide un jour de faire son ado difficile ? Le regardera-t-on autrement s'il n'a récolte pas ses félicitations habituelles à sa dictée ? S'il lève trop haut un sourcils, l'accusera-t-on de troubles du comportement ? Non je ne le crois pas, heureusement pour mes enfants, ils ont pour l'instant très bonne presse, et ils se fondent parfaitement dans le moule social et éducatif. Des gosses quoi, normaux, sans étiquettes. Pour l'instant, la seule rebelle au caractère de chiotte qui vogue à contre-courant, c'est plutôt leur mère !
Mais tous les gosses EdE qui arrivent souvent âgés et qui ont besoin de temps pour s'acclimater, leur laissera-t-on le temps pour s'adapter à leur nouvelle vie, ou leur collera-t-on une étiquette remplie de préjugés avant même qu'ils aient le temps de dire "ouf" ?
Aux journalistes, j'ai envie plutôt de leur dire d'aller voir ailleurs si j'y suis. Leur rengaine sur les troubles de l'enfant adopté, ça pue l'asbeen, elle a été trop souvent servie sur le plateaux ou dans les reportages... Aller, messieurs les journalistes, allez aborder le sujet des troubles du comportement des enfants de divorcés, les enfants de parents alcoolos français, les enfants ballotés de famille d'accueil en famille d'accueil mais qui gardent le lien de sang avec des parents qu'ils n'ont jamais vu... Parce que ça, ce sont des sujets tabous, des vrais.
Mais personne n'en parle, alors un peu de courage messieurs, changez de disque.