Un concours littéraire et gastronomique
sur Petits secrets sucrés, organisé par Myrtille !
Pour participer, il faut écrire un petit secret sucré, vos habitudes de lecteur ou sur une anecdote sucrée personnelle. Mon petit secret sucré est ICI et vous pouvez voter pour moi !
La mémoire est souvent sélective, et la mienne est surtout très olfactive. Nombre de mes souvenirs sont ainsi liés à des des parfums, des odeurs, bonnes ou mauvaises. Ainsi ce souvenir culinaire de mon enfance, enfin, culinaire, c’est un bien grand mot ! Mais c’est un souvenir chaud et doux, et sucré… un souvenir heureux de goûter.
Je nous revoie dans la cuisine avec Maman, nous avions été sages et elle avait eu envie de nous faire plaisir. C’était souvent l’hiver, au dehors le vent chahutait les grands arbres, les vaches se cachaient sous les charmilles, les petits moineaux venaient picorer le beurre laissé à leur intention sur le rebord de la fenêtre, la pluie battait les carreaux… Et à l’intérieur, trois enfants émerveillés, gourmands et impatients sautaient de joie en découvrant la fameuse boite à dérouler, magique !
C’était comme un jeu et nous étions aux anges ! Il fallait tout d’abord ouvrir la boite, ne pas oublier de faire préchauffer le four, puis étaler la pâte sur la table de la cuisine, avant de découper puis d’enrouler délicatement chaque petit croissant. C’était un vrai rituel que nous suivions à la lettre, attentif à ne pas rater une étape, oubliant pour un temps de nous chamailler… Nous en mettions partout, Maman râlait un peu pour le principe, nous goûtions en cachette quelques morceaux de pâte et restions ensuite devant la porte du four, ne pouvant nous empêcher d’ouvrir de temps à autre pour surveiller la cuisson…
L’odeur de croissants chauds commençait à envahir la maison, nous préparions des bols pour le chocolat chaud, des assiettes, avant de nous ruer sur les croissants brûlants enfin sortis du four ! Ils n’étaient pas toujours très réussis, souvent un peu raplaplas et pâteux, très gras, mais quel délice ! On se brûlait un peu la langue, des miettes tombaient sous la table, mais c’était notre oeuvre, nous étions heureux !
Je suis toujours nostalgique de ces croissants-là, car ils ont pour moi le goût de la famille, de la chaleur du foyer, et de l’amour entre nous… souvenirs chers à mon coeur. C’est ma madeleine de Proust à moi !