L'espace d'un instant, je tends vers l'absolu,
Ce vide qui m 'assaille est un songe noyé
dans l'hécatombe de mes yeux perdus,
Mon âme se fige et trésaille oubliée.
Mon abysse me hante, car tout me ment,
Ce tréfonds me serre de ses bras noirs
L'espace de ce moment ou tout est béant,
Ou je pressent le non espoir.
A quoi sert- il de vivre, de poursuivre,
Que ces ombres arrêtent leurs manèges,
Et mon souffle qui se perd ivre,
A quant la délivrance de cette torture sacrilège.
Et pourtant la vie me sourie,
Voulant emporter mes chagrins,
Qui se traînaient enfouis,
Dans le creux de mes reins.
Pourquoi ces vils pensées,
Qu'il me faut surmonter, rétablir,
Sombres, glauques, exaspérées,
Peut- être des certitudes à trahir.
Voici que l'espace d'un moment,
Je viens de pénétrer le tréfonds,
De mon être vide, de mon coeur infant,
Dans ce labyrinte ou je suis morte un instant profond.
Passant du sanctuaire de l'affliction,
La plus rude, la plus forte, m' exaspérant
Dans mon temple à refaire jaillire l'inspiration,
Pour enfin mieux revivre au présent.
Cassandre06