Les
dysfonctionnements du RSI continuent
C'est un cas parmi des milliers d'autres. François Marié, paysagiste de 47 ans, se dit « harcelé » par sa caisse de Sécurité sociale : « Ils me doivent 7 000 €, mais me réclament de
l'argent sans arrêt. Je ne sais pas pourquoi. Mes lettres recommandées sont restées sans réponse. » Comme quatre millions de Français, cet artisan de la Somme est affilié au régime social des
indépendants (RSI). Cette caisse de Sécurité sociale, la deuxième de France, enchaîne les dysfonctionnements depuis deux ans. Elle laisse beaucoup de ses affiliés fatigués, à bout de
nerfs.
« On allait dans le mur »
Créé il y a quatre ans, le RSI devait pourtant simplifier la vie des indépendants, qui étaient séparés en trois régimes distincts : commerçants, artisans, professions libérales. A ses débuts, le
nouveau système fonctionne sans problème. Mais en 2008, le RSI passe un cap. Il devient le seul « interlocuteur social » des indépendants et doit assurer le recouvrement de leurs cotisations. Il
faut donc marier les fichiers informatiques du RSI et ceux des collecteurs de fonds sociaux Urssaf. C'est une opération technique complexe. Et c'est le début des ennuis.
« Il y a eu énormément d'anomalies, confie un syndicaliste. Des assurés avec des comptes en double, d'autres qui n'en avaient aucun… On savait qu'on allait dans le mur. Mais il fallait
aller vite : c'était une décision politique. » Celle de Xavier Bertrand, alors ministre du Travail.
Les problèmes des assurés s'enchaînent donc depuis deux ans : doubles prélèvements, appels de cotisations déjà payées… La plate-forme téléphonique du RSI reçoit 20 000 appels par jour. Beaucoup
d'indépendants se retrouvent désemparés. D'autant que la période est difficile : c'est maintenant qu'ils doivent payer leurs cotisations de 2009, une année où le chiffre d'affaires est moins
impacté par la crise. La direction du RSI reconnaît sans peine les problèmes techniques. Mais elle se veut rassurante. L'année 2011 « devra voir la fin des ennuis techniques », promet ainsi Luc
Doury, chef de mission au RSI.
Source : 20 Minutes