A la découverte d’Andrés Neuman
— Ecrit le Lundi 22 novembre 2010 dans la rubrique “bonheur du jour...”.
C’est grâce à une petite mais néanmoins très ambitieuse maison d’édition que nous avons fait l’une des découvertes les plus originales et plaisantes de cette fin d’année. Baptisée Cataplum, cette maison girondine encore balbutiante aspire à nous faire connaître de jeunes auteurs latino-américains pour l’instant méconnus des lecteurs français, mais plus pour longtemps ! Sans doute vous demandez-vous ce qu’il y a d’ambitieux à cela. Si peu de choses, si ce n’est que ces auteurs sont tous des nouvellistes. Or est-il vraiment besoin de vous rappeler à quel point les Français ont la réputation d’être peu friands de textes courts ? Bien que le temps ne semble rien arranger à l’affaire, nous refusons toutefois de baisser les bras et continuons à en lire avec la plus grande délectation et à prêcher pour notre petite paroisse.
Jeune écrivain déjà largement plébiscité dans la sphère hispanophone pour son oeuvre hétéroclite composée de romans, poèmes et nouvelles, Andrés Neuman est aujourd’hui traduit en français pour la première fois (1). Avec son titre quelque peu énigmatique, Le bonheur, ou pas se présente comme un florilège de nouvelles cueillies dans différents ouvrages (mine de rien, il en a signé une bonne vingtaine), et c’est un véritable régal ! C’est en effet avec un talent des plus réconfortants que ce jeune écrivain hispano-argentin manie sa plume, s’inspirant de situations au départ assez banales par-ci, ou revisitant des mythes bien connus par-là (il rend par exemple leurs lettres de noblesse à Narcisse et à Sisyphe). Emotion, frisson et sourire vous attendent au détour des quelques pages de ce petit livre dont il est incontestable qu’il fera votre bonheur si vous comptez parmi les amateurs de miniatures. En un mot, Andrés Neuman se pose en virtuose du genre, et on en redemande !
F.A.
source: blogs.mollat.com/litterature/2010/11/22/a-la-decouverte-dandres-neuman/