Et si on valorisait la formation professionnelle et technique!

Publié le 23 novembre 2010 par Ancia

Les emplois ne sont pas tous universitaires

Certains métiers offrent d’intéressantes perspectives de carrière. Pourtant, ils demeurent peu populaires auprès de la relève. Des entreprises vont même jusqu’à cogner à la porte des établissements d’enseignement pour trouver des candidats. Mais, leurs offres d’emploi demeurent sans réponse!

Programmes sous-estimés, candidats recherchés
Dans l’édition d’octobre de son magazine, Jobboom aborde la question. On y apprend que le manque de finissants dans certains programmes d’études professionnelles au secondaire et techniques au collégial pose problème dans plusieurs secteurs d’activité.

C’est connu, le domaine de la santé génère un impressionnant besoin de personnel qualifié. Jobboom mentionne que « les diplômés, tous cégeps confondus, en Soins infirmiers, Techniques d’hygiène dentaire, Technologie d’analyses biomédicales, Archives médicales et Technologie de radiodiagnostic sont fortement demandés ».

Offert au Cégep de Sainte-Foy et au Cégep Saint-Félicien, le programme Technologie de la transformation des produits forestiers subit les contrecoups des mauvaises nouvelles diffusées au sujet de l’industrie forestière et laisse, depuis deux ans, des offres d’emploi sans preneur. Le programme Techniques et sciences juridiques n’est pas offert cet automne au Collège O’Sullivan de Québec, faute d’inscriptions… Pourtant, ce ne sont pas les demandes qui manquent!

Les offres d’emploi pour les finissants de niveau collégial en administration et en informatique cumulent également, mais plusieurs d’entre eux se laissent séduire par les portes de l’université plutôt que d’intégrer le marché du travail. Pourtant, les employeurs sont à la recherche de techniciens. Jobboom informe que « le Cégep de Chicoutimi a reçu pas moins de 120 offres pour ses 6 diplômés Techniques de l’informatique, option Gestion de réseaux et 94 offres pour ses 2 diplômés de l’option Informatique de gestion ».

Au nom du prestige…
Effectivement, pratiquer une profession de niveau universitaire a quelque chose d’attrayant et de prestigieux dans notre société du savoir. Mais cette même société doit apprendre à valoriser davantage les métiers exigeant d’autres niveaux de formation. Car les préjugés existent toujours, et c’est encore plus vrai quand il est question de formation professionnelle : choix de dernier recours pour ceux qui ne réussissent pas leurs études, tâches routinières et peu inspirantes, emplois peu payants, milieux de travail sales et dangereux, mauvaises conditions de travail, sans possibilité d’avancement, etc. L'industrie de la construction, par exemple, doit mettre beaucoup d’énergie afin de faire connaître aux jeunes ses différents programmes d'études professionnelles (DEP) et la vraie nature de ses métiers manuels.

Dans son blogue, Jean-Luc Mongrain crie au scandale et soulève le point suivant : « Il nous sera difficile d’être concurrentiel si nous ne valorisons pas davantage la formation professionnelle. Il est quand même incroyable de constater qu’une école cherche des élèves alors qu’au terme de la formation (il parle du programme de Technique d'usinage, au Centre de formation professionnelle L'Émergence, à Deux-Montagnes), il y a des emplois garantis au salaire de 42 à 80 000 $. Comment en sommes-nous arrivés à dévaloriser cette formation qui mène à du travail bien rémunéré et essentiel à notre productivité collective? »

À ce moment même où l’actualité relate le taux alarmant de décrochage scolaire (voir le texte d’ANCIA intitulé Le décrochage scolaire : l’avenir en péril?), nous devons prendre conscience que nous avons tous une responsabilité pour mieux informer les jeunes des diverses possibilités professionnelles et techniques qui s’offrent à eux. Rappelons que, quand vient le temps pour un jeune d’effectuer un choix de carrière, l'opinion publique pèse fort et, bien souvent, les parents constituent la référence numéro un. L’objectif est de permettre aux jeunes d’être mieux outillés et de découvrir des secteurs d’activité, jusque-là sous-estimés, qui pourraient s’avérer un choix payant et gratifiant pour eux et notre société qui, on le sait, est en manque de relève qualifiée et diplômée!