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4.000 personnes ont manifesté pour réclamer une protection accrue contre des activistes liés à Al Qaïda qui se servent de la région comme bastion.
Cette manifestation d’une ampleur inhabituelle a été déclenchée par une tentative d’enlèvement perpétrée la semaine dernière par des membres présumés d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette tentative de rapt s’est soldée par la mort d’un homme d’affaires de la région. Ville de 24.000 habitants, Freha se trouve à 130 km à l’est d’Alger.
Cette manifestation fait suite à un double enlèvement meurtrier jeudi dernier à un faux barrage tenu par des islamistes armés en tenue de militaires près du village d’Aghribs (100 km à l’est d’Alger). Un entrepreneur âgé de 42 ans, Hend Slimana, a été tué par balles en tentant de s’échapper et a ensuite succombé à ses blessures, tandis que son cousin Omar, 32 ans, a été détenu en otage avant d’être relâché dimanche au milieu d’une forêt.
La colère des manifestants était dirigée contre les activistes islamistes qui, depuis des années, enlèvent des dizaines d’hommes d’affaires locaux, mais aussi contre les autorités, qu’ils accusent d’inaction "Halte aux kidnappings", "Où est passé l’Etat", "Non au règne de l’insécurité", pouvait-on notamment lire sur les banderoles des marcheurs, qui accusent le pouvoir d’observer un silence complice.
"Nous voulons dire aux terroristes et aux auteurs des enlèvements que la Kabylie, bastion de la résistance contre le terrorisme, ne cédera pas au chantage, d’où qu’il vienne, mais nous voulons aussi dénoncer la passivité du pouvoir face à la multiplication des enlèvements qui touche exclusivement notre région", a déclaré Ali Yermache, maire de la municipalité d’Aghribs, lors de la marche de Fréha.
Mohamed Ikherbane, élu du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), formation bien implantée en Kabylie, a pris la parole pour rappeler qu’il y a eu 65 kidnappings en Kabylie et que le dernier s’est soldé par un assassinat. Il a réclamé une enquête sur le récent rapt et dit ne pas comprendre le silence du gouvernement. Il a ajouté « Nous répondrons à ces criminels et la Kabylie est prête à prendre en charge son destin. La Kabylie est encore debout car nous sommes là et elle restera debout. »
On pouvait entendre aussi de jeunes voix qui criaient : « Prenons les armes ! »
Selon des sources non vérifiées il nous a été rapporté que Mohand Larbi Tayeb, président par intérim du MAK, n’a pas pu lire le message du président du GPK, en exil, Ferhat Mehenni. Il en aurait été empêché par le maire d’Aghribs.
Nous n’avons, pour le moment, aucune nouvelle des élus du FFS, dont le président Hocine Aït Ahmed, est en exil aussi...
Kabyles.net