C'est un étrange résumé, cette photo.
Un peu d'hier et d'aujourd'hui,
Comme si le temps se rassemblait en un seul point.
L' Ardenne d'hier, la porte,
Qui abrite propriété et richesse,
Celle qui sépare de la rue,
Solide, inébranlable,
Toute de bois et de fonte, comme ici autrefois,
"Le fer et la forêt" (*),
Comme dans cette étonnante saga de Rogissart,
L'écrivain de chez nous.
Une époque où ce pays était reconnu pour son savoir faire,
Un nom, une réputation ...
Et puis, peu à peu,
Des lignes moins sûres, plus obscures,
Des écailles sur la peinture,
Sur le bois, des gravures,
et sur la grille, des fissures,
Jusqu'à ce tag citron,
Insolent, actuel,
A la fois gratuit et cruel,
Qui crie sa souffrance autant qu'il fait souffrir.
Ne te trompe pas, lecteur :
Je ne juge pas, je regarde.
Je lis ce que la ville me montre,
Je lis ses mots d'hier,
et ses maux d'aujourd'hui.
J'écoute.
Et je marche dans la ville en quête d'autres lectures.
(*) "Le fer et la forêt" fait partie d'un ensemble de sept romans inclus dans un ensemble intitulé : "Les Mamert", retraçant l'histoire d'une famille ardennaise entre 1830 et la fin de la seconde guerre mondiale. L'ouvrage a été réedité en 1984 par les éditions "Terres ardennaises"