La plupart des banques, dans le monde entier, sont encore contraintes par leurs systèmes informatiques "historiques" et les traitements "batch", prévalant depuis les années 60, qui effectuent les mises à jour des comptes chaque nuit. Avec la généralisation des applications de banque en ligne ou mobile, accessibles partout et 24 heures sur 24, les attentes des consommateurs évoluent et il devient de plus en plus important de leur offrir une vue "réelle" de l'état de leurs comptes sans attendre ces traitements différés.
Si beaucoup d'établissements parviennent à refléter en quasi temps réel certaines opérations (les virements internes, par exemple) sur leurs applications de banque à distance, cela est souvent fait par des artifices techniques et cela ne répond que très imparfaitement aux nouvelles exigences des clients. Pour atteindre l'objectif d'une véritable situation, complète, en temps réel, englobant toutes les opérations affectant un compte, c'est bien une refonte globale des systèmes d'information qui est nécessaire.
La banque australienne semble avoir franchi le pas, démontrant ainsi que cette (r)évolution n'est pas totalement infaisable, comme le pensent de nombreux DSI. Il est vrai que la transformation n'est pas simple, ce que confirme indirectement CBA en précisant que les comptes de ses clients sont convertis progressivement vers la "banque en temps réel" et que cette transition prendra plusieurs mois. Et il faudra encore un peu plus longtemps pour que les comptes professionnels et d'entreprises, ainsi que les transactions de paiement par carte passent aussi au temps réel...
Les analystes nous disaient déjà depuis longtemps que le passage au temps réel allait devenir un impératif pour répondre aux attentes des consommateurs. Le mouvement est maintenant lancé et il ne fait pas de doute qu'il va créer de nouveaux enjeux concurrentiels dans les banques, qui vont à leur tour soulever des questions critiques pour les systèmes d'informations de banque de détail.