Le CAC 40 cède 1,07 % à l'issue de la première séance de cette semaine à 3818,89 points malgré un bon départ à l'ouverture via la formation d'un nouveau gap haussier. Les acheteurs se sont néanmoins très vite essoufflés sur la résistance oblique ascendante (en vert) étudiée en détail jeudi dernier.
Tout comme vendredi, au cours d'une séance également exempte de publications statistiques, l'incapacité des acheteurs à tenir le mouvement s'est soldée par une dérive baissière en direction du gap du 18 novembre entre 3798 et 3822, partiellement comblé en clôture.
Ce type de configuration qui voit la rotation des cours passer d'une tendance baissière à une tendance haussière intégrant un trading range ou canal horizontal (pointillés) est comme déjà souligné particulièrement piégeuse et sera à suivre en priorité toute cette semaine alors que Wall Street sera fermée jeudi pour Thanksgiving et que la bourse US connaîtra une séance écourtée vendredi lors du Black Friday qui lance la saison des achats de fin d'année.
L'annonce en fin de week-end de la demande d'aide officielle de la part de l'Irlande et de la mise en place progressive d'un plan de sauvetage à hauteur de 80 à 90 milliards € de la part de l'UE, du FMI, de l'Angleterre et de la Suède a vite donné lieu malgré une ouverture positive à une rechute de l'indice des financières irlandaises en baisse de plus de 16,29 % sur la séance aboutissant à une chute totale de 97,5 % de sa valeur depuis les plus hauts de 2007 (soit une division des cours par plus de 40)
De nombreux points restent en suspend dans le calendrier pour établir le plan exact. A court terme, le budget de l'état irlandais ne
sera présenté que le 7 décembre et un plan d'assainissement budgétaire sur 4 ans sera présenté courant de semaine. Quant à la problématique de fond, très lourde liée aux engagements bancaires,
elle restera durable et intimement corrélée à la débâcle du marché immobilier irlandais et à l'endettement élevé des ménages pour lesquels l'approche est peu aisée rendant aléatoire par nature
l'évaluation des pertes du système bancaire.
Selon l'indice tsb/ ESRI House Price Index, les prix immobiliers ont chuté de 36 % depuis le pic de la fin 2006, ramenant la valeur nationale moyenne des maisons à celle de la fin 2002. La baisse au 3 ème trimestre 2010 s'est ralentie à – 1,3 % après – 1,7 % au 2nd trimestre, correspondant à son rythme le plus faible depuis le 2nd trimestre 2008.
Valeur moyenne d'une maison en Irlande fin 2006 : 311 078 €
Valeur moyenne à fin septembre 2010 : 198 689 €
8 des 10 plus fortes baisses en Europe concernent le secteur bancaire. Les banques espagnoles Banco Santander (-4,03 %) et Banco Bilbao Vizcaya (-3,87%) subissent les plus forts dégagements.
L'IBEX35 à la bourse de Madrid cède 2,68 % et ferme sous les 10 000 points à 9996,40 pour la première fois depuis le 25 août dernier. La rechute est la plus importante sur ces niveaux depuis début le 4 mai dernier, en plein coeur de la crise de l'euro, et constitue le point central à surveiller dans l'environnement des bourses européennes et de l'euro après la baisse de la bourse de Shanghai et des matières premières qui avaient guidé les soubresauts pour une bonne part depuis le 12 novembre.
Dans ce contexte, l'Allemagne ne relâche toujours pas la pression. Axel Weber, Président de la Bundesbank et membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, tout en saluant la demande d'aide de l'Irlande a réaffirmé ce jour vouloir inclure les investisseurs privés (les détenteurs d'obligations) dans le futur mécanisme d'aide aux Etats en difficulté, une fois la crise terminée. Aux inconnues du dossier irlandais persiste donc toujours pour les marchés du crédit et obligataire, l'inconnue relative à ce futur mécanisme, c'est à dire à l'après 2013.