Nicolas Sarkozy s’est dit favorable à une refonte de la fiscalité. Si l’on analyse ces propos sur la chose, on s’aperçoit qu’il a passé infiniment plus de temps à parler des plus hauts revenus et des plus gros patrimoines que du reste proposant notamment de supprimer l’impôt sur la fortune en échange d’un impôt sur les “revenus” du patrimoine.
Allant faire un tour, comme tous les jours, sur l’excellent blog de Paul Jorion , j’ai eu la curiosité de télécharger et lire une document qu’il cite: Les très hauts revenus : des différences de plus en plus marquées entre 2004 et 2007, Insee Références – Édition 2010. Extraits:
“Entre 2004 et 2007, les revenus moyens des très hauts revenus ont augmenté plus rapidement que ceux de l’ensemble de la population. Le nombre de personnes franchissant des seuils symboliques de revenus annuels s’est également accru, d’où une augmentation notable des inégalités par le haut”, et “Les 10 % les plus riches reçoivent près de deux tiers des revenus du patrimoine et quatre cinquièmes des revenus, ….. Les très hauts revenus ont un poids économique encore plus important : ils ne constituent que 1 % de la population, mais représentent 5,5 % des revenus d’activité, 32,4 % des revenus du patrimoine et 48,2 % des revenus exceptionnels déclarés exceptionnels…. Seule 2 % de la population est concernée par des revenus exceptionnels ; 64 % des plus aisés en ont touché.”. L’étude rajoute: “32 % des plus aisés perçoivent essentiellement des revenus du capital” et: “Le taux d’imposition des revenus des personnes à très hauts revenus est de l’ordre de 20 %”..! Et donc très éloigné des 50% de prélèvement proclamés par le “bouclier fiscal”.
Continuons: “…depuis 2004, le nombre de personnes riches est en forte augmentation…. Entre 2004 et 2007, le nombre de personnes dépassant les 100 000 euros constants de revenu par unité de consommation a crû de 28 %, et de 70 % pour les personnes au-dessus du seuil à 500 000 euros….. d’un côté, la valorisation forte des actifs sur la période 2004-2007 a fait augmenter le nombre de hauts patrimoines; de l’autre, on observe une augmentation du nombre de riches en termes de revenus”. L’étude rajoute: “Alors que les revenus d’activité n’ont progressé que de 11 % entre 2004 et 2007, les revenus du patrimoine et les revenus exceptionnels ont connu des progres- sions beaucoup plus fortes (46 % pour les revenus du patrimoine, 55 % pour les revenus exceptionnels). L’évolution de ces deux types de revenus, majoritairement touchés par les personnes les plus aisées, et principalement tirés de la possession de patrimoine, contribue ainsi à une hausse des inégalités dans le haut de la distribution… L’augmentation des revenus d’activité chez les très hauts revenus est nettement plus élevée que dans l’ensemble de la population entre 2004 et 2007. En effet, alors que l’évolution 2004-2007 de ces revenus est de 9 % sur P0-P90, et est même un peu plus faible pour P90-P99, ces revenus augmentent de 20 % chez les très aisés et de 39 % chez les plus aisés”.
Je laisse la conclusion à P. Jorion: “si une fiscalité fondée sur la valeur du patrimoine a une chance de contrer la concentration du patrimoine qui paralyse l’économie, une autre, fondée sur les seuls revenus du patrimoine n’a aucune chance d’y parvenir puisque, n’impactant que les nouveaux gains et en n’en ponctionnant par l’impôt qu’une partie, elle permet au patrimoine de s’accroître encore davantage”.
- “Plus jeunes et plus violents, les gangs des cités ensanglantent Marseille”. Le Monde , ce n’est pas de la faute à un Maire de gauche laxiste cette fois. Serait-ce dû à l’échec de la politique sécuritaire de Sarkozy-Hortefeux ?
- “Forêt de Compiègne : symbole d’une dérive de la gestion des biens publics”, Le Monde. ****
- Le blog Observatoire des sondages. ****
- “Loin de Karachi, le désarroi des classes moyennes”, Le Monde. ****