Vanessa passe.
Elle distribue ses gestes
aux arbres de rencontre,
à ces gardiens silencieux
qui ne savent rien d’elle,
sinon que, tout à l’heure encore,
ils rediront son nom,
parce que c’est la voix de toute chose.
Elle se lève,
un bruissement d’eaux mortes la prolonge.
Elle parcourt les chemins d’eau,
les terres pâles des légendes,
ces landes où la joie s’accroche
aux pluies d’octobre.
Lointaine, quand le vent se pose,
elle parle de jours suspendus,
de rêves à fleur de regard.
Le feu fait éclater les pierres,
alors que,déjà,
les neiges sont venues habiter le silence.
Dans la cendre, elle lit, comme un livre,
l’écriture alchimique des pays
où vivre a la simplicité de l’air.
(Marc Vaution)
Illustration: Francine Van Hove