Pourquoi tu cours ? et petites réflexions autour de la question de la réussite.

Publié le 22 novembre 2010 par Anosenfants

Pourquoi tu cours ? La première réponse cohérente et honnête qui me vient est : Pour muscler mes fesses et leur redonner forme humaine. Mais la question est bien plus philosophique qu'elle n'y paraît et ça fait des siècles que l'on se la pose, lièvres et tortues inclues.

Courrir, c'est toujours cette quète irraisonnée de vouloir rattrapper le bus, rattrapper les minutes, retenir quelque chose qui n'est déjà plus là. Courrir c'est aussi tenter vainement d'être à la meilleure place au théâtre, être là avant les autres, avoir l'idée avant les autres, inventer quelque chose qui n'est pas encore là.

Courrir pour fuir, courrir pour être suivi, tout cela se mélange et l'humanité est complexe.

Je suis faite de cette ambivalence, entre la peur et le goût de l'aventure, entre la frustration et l'ambition. C'est fatigant et  je me dis souvent que je devrais prendre un repos mérité. Mais la terre ne cesse jamais de tourner... On invente, d'autres copies... Dans les réunions d'entrepreneurs on appelle ça le cercle vicieux de l'innovation, car plus on cours et plus on est poussé par les autres.... épuisant. 

Une de mes amies très proche, également entrepreuneuse, vient de m'annoncer qu'elle va laisser tout tomber. Je n'étais pas très en forme aujourd'hui alors je n'ai pas sû trouver les mots pour la convaincre de tenir encore et encore. Je la rappellerai demain. Parfois une bonne nuit de sommeil et l'envie de rechausser ses baskets revient.

Hier soir, mon fils me demandait si je serai triste si je ne gagnais pas le concours des blogueuses du ELLE. Alors toujours cette ambivalence caractérisée me fit répondre.... "heu... oui et non"... Non parceque la vraie récompense c'est d'avoir été sélectionnée auprès de blogueuses que je connais et que j'aime comme Isabelle, Oum, Marjolaine, Julie, Mademoiselle Zaza... et Oui parce que je sais combien ma famille et mes amis ultra mobilisés seraient déçus. (Franchement, c'est trop long d'astreindre les gens à voter pendant 30 jours.)

Autant dire que ma réponse ne l'a pas satisfait.

A quel moment peut-on considérer que l'on a réussit quelque chose si on ne peut jamais s'arréter et profiter de la vue ?

Heureusement, j'ai mes petites satisfactions quotidiennes dès que mon fils apparaît. Ce matin, je n'ai pas résisté à sortir l'appareil quand il m'a montré le cartable qu'il s'était fabriqué avec mon carton à chaussures... un carton de baskets pour courrir bien sûr...

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