La façon dont évolue la situation économique mondiale fait penser aux plaies dont l’Egypte est dans l’Ancien Testament frappée par Dieu avant de laisser partir les Hébreux vers la Terre Promise. Une situation, un peu plus de 3000 ans plus tard, où l’Egypte serait devenue la Terre entière, où Dieu s’appelle le bon sens, où le rôle des Hébreux serait tenu par le peuple («la France d’en bas»), la Terre Promise étant cet Eden que deviendrait en effet le monde si les hommes de l’Etat voulaient bien cesser de marcher sur nos pieds, les mains dans le fond de nos poches… La dernière de ces plaies, qui se succèdent implacablement, est évidemment le plan de sauvetage adopté le 21 novembre pour remettre à flot le système bancaire irlandais. Le minimum démocratique voudrait que l’on consulte au moins le peuple irlandais… Il est évident que loin d’être en voie de solution, la crise s’étend et s’approfondit. La croissance ralentit encore (+0,6% seulement dans l’ensemble de la zone OCDE au troisième trimestre 2010). Le chômage augmente. En Europe, les plans d’aide aux pays en difficulté se succèdent. Hier la Grèce, demain le Portugal, l’Espagne, puis l’Italie, la France… Tandis que de l’autre coté de l’Atlantique la planche à billets fonctionne à plein régime. Plus personne ne croit au remboursement des dettes publiques. Ni aux agences de notation qui n’ont rien vu venir en 2008, ni aux «crash tests» du premier semestre 2010 qui nous disaient qu’il ne fallait pas se faire de souci pour les banques européennes. Mais chacun commence à comprendre que la contrepartie du sauvetage des banques – qui ne devait rien coûter à personne…- va se traduire par des plans de rigueur à la fois nécessaires et insupportables. Une autre solution existe. Sans aide publique aux banques. Sans fausse monnaie. Sans cours forcé de l’euro ou du dollar Faudra-t-il attendre la dixième plaie ?
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