Oh les dangereuses révolutionnaires ! (photo JCH)
J'ai déposé au commissariat de police de Val-de-Reuil, ce matin, dans le cadre des plaintes pour injures de Mme Monique Bauchard et Mlle Cécile Laroche, conseillères municipales appartenant à la majorité de Franck Martin, maire. Le brigadier-chef chargé d'enregistrer ma déposition souhaitait m'entendre comme témoin des incidents de la dernière séance du conseil municipal de Louviers et également comme président de l'association organisatrice du rassemblement devant l'hôtel de ville.
J'ai rappelé que notre association avait déposé ses statuts en novembre 2009 et que le sous-préfet en avait accusé réception valant déclaration en janvier 2010. J'ai insisté sur l'objet de ce collectif regroupant à ce jour 37 personnes habitant de communes situées sur le territoire de la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) : « l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement ainsi que le retour en régie publique des services publics délégués. »
C'est évidemment à ce titre que le rassemblement organisé lundi dernier se justifiait. En effet, l'ordre du jour du conseil comportait l'examen (sans vote) des rapports annuels sur la gestion de l'eau, de l'assainissement, des transports…
34 personnes ont participé à ce rassemblement. Les présent(e)s avaient en main des bouteilles vides sur lesquelles on pouvait lire : « la facture d'eau est imbuvable » et « l'eau n'est pas une marchandise. » Durant les vingt-cinq minutes qu'a duré le mouvement d'interpellation des élus de tous bords, aucun incident de n'est produit, aucune injure n'a été entendue. Seul le maire s'est distingué en nous traitant de « comiques » ce qui en soi n'est pas forcément insultant dans la mesure où la bonne humeur et une joie collective régnaient manifestement. On y vit même une famille composée des parents et des enfants !
La présence, ensuite, d'une dizaine de membres de l'association dans la salle du conseil municipal n'a pas eu l'heur de plaire au premier magistrat. Olivier Aubert (conseiller UMP) en a d'abord fait les frais (1). Comme le climat était tendu, on sentait que la moindre étincelle pouvait mettre le feu aux poudres. Alors, les provocations de Franck Martin se sont succédé. Agression contre M. Thouement, nouveau conseiller municipal (NPA) contre Mme Duteuil, conseillère (PCF) contre Christian Renoncourt (conseiller PS) et aussi provocations gratuites (bras d'honneur, mise en cause nominale) envers le public. Et ce qui devait arriver arriva : bronca, brouhaha, applaudissements du public après l'intervention de M. Veyrat (UMP) demandant au maire de rétablir le calme pour délibérer valablement.
Alors qu'on pouvait s'attendre à une suspension de séance, ce qu'un maire normal aurait fait pour rétablir le calme et le silence, on a au contraire assisté à une surenchère verbale de Franck Martin dont l'art consommé consiste à interrompre sans cesse ses interlocuteurs sans leur donner la possibilité de répliquer. Pour autant, j'affirme solennellement n'avoir entendu aucune injure, aucune insulte, émanant de personnes se trouvant dans le public. Voilà ce que j'ai clairement déclaré au policier qui transmettra l'ensemble des plaintes et auditions au procureur de la République. A charge pour lui de démêler l'écheveau qui ressortit du tribunal.
J'ai également assuré au policier que ces plaintes voulues par le maire avait un but non avoué. Décrédibiliser notre association et discréditer ses animateurs et membres. Sur son blog le maire fait un vrac bien confus mêlant l'association, les membres des partis politiques qui en font partie ou non, les observateurs membres de l'association ou non encartés. Cela porte un nom : la pratique de l'amalgame : « Si ce n'est toi c'est donc ton frère, ou bien quelqu'un des tiens…» Technique vieille comme le monde. Elle ne nous impressionne pas.
Donc nous ne sommes ni inquiets ni déstabilisés. Lors de notre assemblée générale, samedi prochain à 16 heures, dans la salle même où « le crime » aurait été perpétré, les membres de l'association auront l'occasion de donner leur point de vue sur une affaire, comme dirait l'autre, qui ne met quand même pas en danger la paix du monde.
(1) Lire à ce sujet l'article de Reynald Harlaut paru sur ce blog et intitulé « L'écrêté de la rue au coq se dresse sur ses ergots. »