22 novembre 2010 par Mathilde
Les sites qui offrent gratuitement du contenu (billets d’actu ou de fond, services Web) doivent trouver un moyen pour rémunérer leurs efforts. Il n’y a pas des milliers de solutions : en général, on offre du contenu gratuitement pour générer du trafic et devenir un support publicitaire. Ces sites réservent donc de l’espace sur leurs pages pour afficher des publicités : des annonces gérées via le programme Adsense de Google ou des animations gérées via d’autres régies publicitaires
Ce modèle, choisi au départ par les blogs et les forums, se développent. Aujourd’hui, à l’heure du Saas, certains éditeurs de logiciels n’hésitent pas à vendre de la publicité plutôt que de vendre directement l’utilisation de leur service. C'est par exemple le modèle choisi par facture-devis.fr (voir copie d'écran). Personnellement je n’irai pas mettre ma comptabilité sur un serveur dont le chiffre d’affaires (et donc la pérennité) dépend uniquement de la publicité.
En ce qui concerne les sites de contenu, c'est bien entendu différent. Produire du contenu de qualité a un coût, ne serait-ce que le temps passé à rédiger et à éditer ses billets.
Seulement voilà, cette forme de publicité « classique » a ses limites, le risque principal étant de perdre son lecteur :
- avec beaucoup de publicité, l’accès au contenu est moins simple, surtout quand des animations surgissent de partout
- les pages sont plus lentes à charger (pour intégrer de façon dynamique de la publicité sur un site, il faut insérer des scripts qui alourdissent les pages).
Les billets sponsorisés
On a vu donc apparaître le billet sponsorisé qui ressemble pas mal au publi-reportage de la presse magazine : le billet sponsorisé est une mise en avant d’une solution ou d'un produit par un bloggueur. Celui-ci décrit le produit en gardant son style afin de ne pas décevoir ses lecteurs. En contrepartie de son billet, le blogueur est rémunéré. Il existe des régies spécialisées qui mettent en relation les bloggeurs et les annonceurs.
Je ne savais pas à ce moment là que ce pharmacien, malgré son attitude que je ne cautionne pas du tout, avait proposé pile poil le biberon qui me fallait: le Dodie MAM Initiation.
Oum un blog, une maman
Les billets sponsorisés sont bien sûr sujet à la polémique. Il y a ceux qui sont franchement contre à commencer par Google, tout simplement parce que les billets sponsorisés faussent les résultats de recherche. Il existe même une page sur Google où vous pouvez dénoncer les liens payants. Le Web est un monde merveilleux.
D’autres trouvent la pratique douteuse surtout quand certains oublient de préciser qu’il s’agit d’une publicité déguisée en billet, voir par exemple "Un petit billet contre un gros chèque". Ceux-là apprécieront sans doute le nouveau concept, proposé par Youmedia : le billet indépendant rémunéré.
Le billet indépendant sponsorisé
Le principe, le bloggueur est payé pour écrire ce qu’il pense d’un service ou d’un produit. Peu importe ce qu‘il pense, l’important est qu’il en parle ou plutôt en l’occurrence, qu’il écrive et fasse un lien sur le site web du service ou du produit en question.
Le billet indépendant sponsorisé est "très proche, ....assez proche ...mais finalement ça offre une nuance... Le bloggeur est totalement indépendant et peut dire vraiment ce qu'il en pense."
Tout le monde a bien compris l’importance des liens dans le cadre du référencement naturel. Un lien va renforcer le notoriété de votre site, surtout s’il vient d’un blog visible et bien référencé. Il n’y a donc pas de mauvaise publicité. Parlez de moi, même en mal, tant que vous parlez de moi, je suis content.
Et l'internaute dans tout ça ?
Les billets sponsorisés me rappellent un peu les salons où les conférenciers payent pour intervenir alors que la logique voudrait que les organisateurs de salons payent les experts pour animer des débats. Ou encore les comparateurs de prix sur Internet qui affichent en première position les marchands qui ont payé.
Sans faire de procès d’intention, même si les billets sponsorisés sont signalés en tant que tel, le simple fait d’en publier sème le doute. Comment être sûr que l’auteur ne fait pas du copinage en vantant tel ou tel service. Comment être sûr que tel bloggueur peut tester l’Iphone 4 à 10h00 du matin, la nouvelle fonctionnalité de FaceBook à 10h30,le HTC EVO à 14h00, le Samsung Galaxy à 16h00 etc. Certains billets ressemblent souvent à des copier-coller de communiqués de presse et les lecteurs n'aiment pas ça. Une étude publiée en septembre 2010 par l’IAB , s’intéresse très précisément au rapport entre la valeur des services gratuits disponibles sur le Web et la valeur marchande de l’affichage des publicités. On est loin du compte, le rapport serait de 1 sur 3. Quant à payer le contenu, l’IAB affirme que le prix que les internautes seraient prêt à payer pour ne pas voir de publicité est 6 fois inférieur à ce que la publicité rapporte.
Il devient de plus en plus difficile pour l'internaute de s'y retrouver. C'est sans doute la raison pour laquelle celui-ci tend à faire confiance aux spécialistes comme le montre une étude récente de l'université de Pennsylvanie (Specialization builds trust among Web users, researchers say). Pas si neuneu que ça l'internaute.
Voir aussi
- Le modèle économique du gratuit
- Wordpress et la gratuité