Cette structure était en projet depuis dix ans.
En votant le budget pour l'année 2011, la coalition libérale-chrétienne-démocrate allemande a mis fin à ce suspens dans la communauté LGBT.
Ce centre, du nom du médecin qui a créé le premier institut de sexologie au monde, sera un lieu de recherche sur les thèmes LGBT et notamment les persécutions des homosexuels.
Dans un contexte de rigueur budgétaire, la décision du gouvernement est tant symbolique que courageuse.
En effet, 15 millions d'euros du budget du Ministère de la Justice seront versés pour que la fondation soit enfin érigée.
Enfin, car sur le papier elle existe depuis déjà dix ans.
Mais aucune part de budget ne lui avait été réservée.
Le lieu de son édification n'a pas encore été communiqué mais elle pourrait investir une place de choix, à l'instar de la rive Magnus Hirschfeld qui se trouve depuis mai 2008 à droite de la Chancellerie.
Le médecin est aussi à l'honneur au Schwules Museum (Musée de l'homosexualité) de Berlin où une grande partie de l'exposition permanente est consacrée à ses travaux.
Selon elle, même si la société est plus ouverte d'esprit, "les avancées juridiques se retrouvent malheureusement nez à nez avec une augmentation des discriminations au quotidien".
De son côté, l'Association Initiative Queer Nations s'est réjoui du caractère national de cette fondation qui se situera à Berlin mais permettra aux thèmes LGBT "d'avoir enfin une place raisonnable dans le discours scientifique et faire durablement partie de la scène politique. C'est donc un acquis important pour toute la communauté gay, lesbienne et trans à travers l'Allemagne".
Il y défend la théorie du troisième sexe et la thèse du caractère inné de l'homosexualité.
Au début des années 1900, le médecin Hirschfeld fit une étude auprès d'étudiants et d'ouvriers pour conclure que 2,3% de la population est homosexuelle et 3,4% bisexuelle.
L'année suivante, Magnus Hirschfeld se réfugiera à Nice où il mourra en 1935.
Sa tombe a été protégée des dégradations antisémites et homophobes grâce à une croix chrétienne en porcelaine qui n'a été enlevée qu'en 2009.
Un hommage solennel lui a d'ailleurs été rendu à Nice au printemps 2010, à l'occasion du 75e anniversaire de sa mort.
Seigneur, n'oublions pas ceux qui se battirent pour notre liberté.