Nous avions fait cap vers la petite ville de Kazanlak pour y découvrir la tombe Thrace inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, nous y avons trouvé des personnes formidables. Raminta, notre hôte ici est lituanienne et un peu déjantée, on adore. Elle vit avec une française et nous passons cette première soirée dans un bar - restaurant avec une de leurs amies, belge. Au menu : mish mash, un mélange d'oeufs, tomates, poivrons, oignons, herbes et fromage; aubergines panées au fromage; frites au "siréné" (un fromage de brebis blanc de type feta qui, en dehors du kaskaval qui est un fromage jaune de type comté, n'a pas beaucoup de concurrents dans le rayon fromagerie. Ces 2 fromages sont à peu près les seuls qu'on ait croisés depuis notre arrivée dans les Balkans)...
Toutes les demoiselles autour de la table sont en mission plus ou moins longue et toutes sont bénévoles (décicément, on ne rencontre que des volontaires internationaux dans les Balkans !). Raminta s'occupe d'un projet sur l'écologie, un sujet qui n'intéresse pas grand monde en Bulgarie, et voudrait sensibiliser les enfants au problème en faisant une présentation ludique. A partir de son travail, 200 DVD seront créés pour être utilisés dans les écoles.
Le lendemain de notre arrivée nous profitons d'un soleil radieux pour nous promener dans les rues de Kazanlak à la recherche de la fameuse tombe. Nous faisons un détour par le musée d'Histoire qui abrite également le musée d'Art, ce qui nous permet d'en apprendre un peu plus sur les Thraces et les découvertes faites par les archéologues dans les tumulus environnants (qui sont nombreux) et de nous initier à l'art bulgare. Concernant la tombe nous ne visitons finalement que sa copie, soit-disant parfaite, à cause la différence de prix. C'est joli mais pas très impressionnant puisqu'on voit que c'est du faux. Après un passage à la maison pour voir si Raminta est libre nous faisons la connaissance de sa prof de bulgare qui nous renseigne sur les coins à visiter. Elle adore parler français paraît-il et se fait un plaisir de discuter un peu avec nous. Direction la vieille ville et ses maisons - musées. Nous ne visiterons que celle d'un compositeur renommé que nous ne connaissons pas. Toutes les explications sont en bulgare et malgré les efforts du responsable qui ne parle que très peu anglais nous ne comprenons pas tout.
Retour chez Raminta à la tombée de la nuit (17h et des poussières...) pour un concert de ukulélé donné par Yohan. Il vaut mieux entendre ça que d'être sourd mais quand même. Raminta m'indique que c'est un cadeau d'une amie, qu'elle s'appelle Nadejda et qu'elle aime beaucoup la Bulgarie. Quand elle dit "elle" elle parle du ukulélé, pas de son amie... L'ambiance est plutôt joviale quand Raminta lance l'idée d'aller visiter le ghetto gipsy. Sa coloc essaie de lui sortir cette idée de la tête ("du tourisme dans le ghetto, tu vas te faire tuer!") mais Raminta insiste ("je veux juste les rencontrer") et Yohan est aussi intéressé. Pour moi ce sera non : on passerait pour des voyeurs et ça pourrait être mal pris. D'autant qu'ici ils ne sont pas forcément bien acceptés. Les filles nous racontaient que chacune dans leur travail respectif on les avait "informées" dès le début sur qui était "gipsy" (en France on dit "Rom") parmi les personnes qu'elles allaient cotoyer. On va éviter d'aller les provoquer...
On rejoint plutôt Catherine, l'amie belge, qui vient de récupérer sa soeur et son beau-frère à Sofia. Sur le chemin, Raminta m'apprend comment créer un joli sac et un tapis assorti à partir de chutes de tissu... Heureusement qu'elle comprend le français à défaut de le parler parce que sur 7 personnes à table elle est la seule non-francophone. A part les Belges qui, c'est bien connu, parlent belge... On passe une très bonne soirée à se remémorer entre autres les émisions pourries de notre enfance, surtout que certaines expressions belges et l'accent liégeois nous amusent beaucoup. Nous sommes donc ravis à l'idée de retrouver tout ce petit monde à Tryavna le lendemain pour une sortie organisée par l'Alliance Française.
Voici notre position actuelle