« Oh c’était long quand même ». « Oh il aurait pu couper certaines scènes quand même ». « Oh c’était pas génial quand même ». Les intrigues amoureuses autour de la Princesse de Montpensier et le désir qu’elle suscite auprès de son époux le Prince, du Comte de Chabannes, du Duc de Guise ou du royal Duc d’Anjou, semblent susciter beaucoup de « quand même » auprès du public. Pourtant pour ma part je me placerai volontiers dans le camp des charmés qui ont trouvé dans le film en costumes de Tavernier une fraîcheur, un rythme et une modernité qui le rendent tout à fait pertinent. Les amateurs d’Histoire et des intrigues à la cour des Valois seront peut-être déçus de trouver un film qui fait plus la part belle aux intrigues amoureuses, mais il faut reconnaître que Tavernier trouve un équilibre remarquable entre un cadre historique joliment restitué, celui des guerres religieuses entre catholiques et protestants, et un regard tranchant et passionné sur les enjeux romantiques de l’époque.
Certes Grégoire Leprince-Ringuet peine à s’installer dans le ton du film, mais il a face à lui des comédiens qui parviennent à faire coexister le classicisme du cadre et le virevoltant moderne des personnages, notamment Raphaël Personnaz qui compose avec distinction et aisance un Duc d’Anjou intriguant.
Gandolfini a par ailleurs déjà tourné avec le tonton de Jake, Tony Scott. C’était dans ce qui s’est avéré un des rares bons films du monsieur, USS Alabama, dans lequel Tony dirigeait pour la première fois Denzel Washington, devenu depuis son acteur fétiche. Quelques heures après avoir vu le film du neveu Jake, j’ai donc vu le nouveau blockbuster de tonton Tony, Unstoppable, son cinquième avec l’ami Denzel après le déjà nommé USS Alabama, Man on Fire, Déjà vu, et L’attaque du train 1 2 3. Tonton Tony et moi, c’est loin d’être une histoire d’amour. L’ancien réalisateur de pubs n’est jamais parvenu à se défaire de ses tics publicitaires et n’a jamais compris que réaliser une pub et réaliser un long-métrage de cinéma n’était pas exactement la même chose, et cela a en général le don de m’énerver. Et saute une nouvelle fois aux yeux avec Unstoppable, ou le combat de deux employés du chemin de fer tentant d’arrêter un train fou sans conducteur fonçant à travers la Pennsylvanie avec une cargaison de produits qui pourraient faire exploser une ville entière.
Il est également question de famille dans mon dernier film de rattrapage du week-end, La famille Jones. Mais celle-ci sent tout de suite le chiqué. Dès cette première scène où l’on voit David Duchovny (qui se bonifie avec l’âge), Demi Moore (toujours aussi désirable 20 ans après) et leurs deux grands enfants (dont Amber Heard, la fameuse Mandy Lane), tous ensembles en voiture se dirigeant vers leur nouvelle ville, cette famille là sent le coup fourré. Qui sont-ils, ces Jones ? Seraient-ils des arnaqueurs venus dépouiller d’une quelconque manière les habitants crédules d’une riche petite ville ? C’est bien plus compliqué et intéressant que cela. Ils viennent exposer un bonheur et un confort simulés pour pousser leurs nouveaux voisins à la surconsommation. Madame vend de façon subliminale ses fringues et parfums, monsieur son équipement de golf, fiston ses consoles et la petite dernière son foulard sexy.