Si les premières pages me déçoivent par leur lenteur et leur confusion, Justin Peacock accélère le rythme avec facilité passant de la description détaillée des procédures pénales à des dialogues percutants et nerveux. Je me laisse entraîner par cette capacité à allonger les phrases, les mots, les descriptions et à la demande de remonter les vitesses de son style dynamique. Étonnant.
Le scénario, bien que prévisible, est bien travaillé et se laisse découvrir par étape avec intérêt. Je dirai même avec curiosité. Cette curiosité du lecteur qui connaissant les coupables attend de savoir comment l’écrivain va lui présenter la chose. Et le moins que l’on puisse dire est que l’on est pas déçu. L’imagination est au rendez-vous.
Juriste ayant exercé auprès d’un juge fédéral, Justin Peacock tire de sa vie quotidienne les personnages hauts en couleurs de son premier roman.
“After graduating from law school, I took a job working for a federal trial judge in Brooklyn Working in a courthouse is an amazing window into the surrounding community. The people who populated the building - the eccentric courthouse staff that kept the place running, the wily veteran attorneys, the judge's themselves, brilliant or irascible or some combination of the two, and also surprisingly human - was the richest cast of characters I've ever encountered. I also learned that some of the stereotypes of Brooklyn are actually alive and well. We had a couple of high-profile mob cases - one involving a member of a crime family who'd murdered two men in a fight over mob control of garbage collection on Long Island, another a sprawling racketeering case against the upper echelons of the Gambinos. “ Read more
La comparaison facile avec John Grisham semble acceptée par beaucoup. John Peacock nous fait entrer dans un univers plus réaliste que celui de John Grisham. Différence d’époque peut-être, John Peacock nous plonge dans les arcanes des procédures, nous peint des personnages complexes, questionne la société sur sa justice en restant dans son rôle de romancier.
Méfiant par habitude des machins américains, le style très intéressant, les thèmes bien traités, le scénario travaillé et le suspens présent au service d’une réalité d’une précision parfois digne d’un documentaire, mettent Justin Peacock au rang des grands romanciers américains.
Si le premier ouvrage a été très bien accueilli, que dire du deuxième paru cet été aux USA sous le titre Blind’s man alley chez son éditeur Doubleday. Louanges unanimes de tous bords.
Extraits
Ø “Parfois, à te regarder boire des cosmos, je me dis que c’est encore ce qu’il y a de plus féminin, chez toi.
Ø Possible. C’est ce qui a fait fuir mon dernier mec. Pas les cosmos, le fait que je ne me voyais pas déménager en banlieue et pondre une nichée de petits braillards. Nous étions ensemble depuis plus d’un an quand j’ai compris qu’il percevait mon métier comme une sorte de passage dans ma vie.
Ø Il n’avait pas l’air de très bien te connaître
Ø Je pense qu’il n’avait tout simplement pas assez d’imagination pour entrevoir les composantes de ma personnalité qui lui échappaient.”
NB : Johan-Frédérik Hel Guedj m’obligerait en évitant de suivre la mode de la féminisation des titres et respecter le genre neutre.
Cette lecture a été rendu possible grâce à un partenariat Blog-a-book
Éditeur Doubleday, USA. 2008. Édition Sonatine, 2010, 369 p. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Johan-Frédérik Hel Guedj.
Les avis de Voyelles et consonnes, de Canel et Manoes.