Quelques découvertes, de ci, de là, à Paris Photo (outre le Prix BMW) :
D’abord, cette composition pas très sobre, mais très frappante du Slovaque Tono Stano, ‘Sense 92′, serpent de peau blanche surmonté d’un visage innocent, menant à toutes les tentations (Galerie Leica Prague).
Les escaliers décrépits d’immeubles à La Havane de Michael Eastman, ‘Fidel Stairway’ (Galerie Barry Friedman).
Un très beau nu botticellien de Francesca Woodman, tenant une conque marine et crevant l’enveloppe de papier qui protège sa pudeur et dont les lambeaux pendent lugubrement (Galerie La Fabrica).
Des photographies du tournage du film miraculé de Dreyer, La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer, avec, en particulier, Antonin Artaud dans le rôle de Jean Massieu, en contreplongée tragique (Galerie Obsis).
Une série de rideaux de fer baissés, ‘Siesta Argentina’ de Facundo de Zuviria (Galerie Toluca) : repos forcé, chômage, paresse post-prandiale ?
Et (à côté de Tichý, très présent sur ce salon, et qui vient de fêter son 84ème anniversaire) une série d’autoportraits au fusil de Jean-François Lecourt (découvert à Arles cet été) qui tire dans l’appareil photo, détruit objectif, chambre et film et inscrit ainsi son autoportait sur le film troué (Galerie Anne de Villepoix; exposition en cours au Creux de l’Enfer).
Pour finir avec des photographies plus dépouillées, sur le stand de la Galerie Stephen Bulger, tout un mur des travaux d’Alison Rossiter, qui développe des films périmés, dont certains ont cent ans, sur lesquels apparaissent des formes étranges, vestiges latents du passé; et parfois y surgit un paysage quasi abstrait.
Et enfin, mon coup de coeur pour un petit ‘Equivalents‘ d’Alfred Stieglitz, dans un recoin du stand de la galerie Bruce Silverstein, coupe faite dans les nuages, tellement chargée de sens.
De plus à l’occasion de Paris Photo, j’ai enfin pu voir l’exposition d’Olivier Mériel sur les Catacombes de Palerme aux Catacombes de Paris : huit photographies de petit format, tirées sur métal, mal éclairées, au fin fond des Catacombes, juste avant l’entrée de l’ossuaire. À moins que vous n’ayez très envie de visiter ces carrières et ces murs de crânes et de tibias ‘artistiquement’ disposés, ça ne mérite pas vraiment le détour (ou alors, clandestinement).Photos Artaud, de Zuviria, Rossiter et Stieglitz de l’auteur. Alfred Stieglitz étant représenté par l’ADAGP, la reproduction de son travail sera retirée du blog au bout d’un mois.