Le collectif "L'Appel et la Pioche" qui organisait des pique-niques dans les supermarchés pour dénoncer les marges de la grande distribution, vient d'organiser une opération dans une agence parisienne d'une entreprise de services à la personne. L'objectif est de dénoner la précarité dans le secteur des services à la personne.
L'Appel et la Pioche
Le samedi 20 novembre 2010, à 11h, à Paris dans le XVème arrondissement, le mouvement "L'appel ou la pioche", lié au NPA d'Olivier Besancenot, a organisé un rassemblement pour manifester contre la précarité dans le secteur des services à la personne. Les membres du collectif se sont rendus avec des balais, des serpillières et des produits ménagers dans une agence de services à la personne spécialisée dans le ménage et l'aide aux personnes âgées, pour "javelliser et dépoussiérer" une "niche à précarité".
Ce collectif s'était déjà illustré avec des pique-niques organisés dans les allées de supermarchés pour dénoncer les marges des grandes enseignes de la distribution.
Lutte contre la précarité
Le collectif souhaite dénoncer la politique gouvernementale qui, depuis la loi Borloo de 2005 qui a créé le CESU, subventionne la précarité du secteur en aidant les plus riches. Il permet aux particuliers employant des travailleurs à domicile, de bénéficier de 50% de réduction d'impôt. Pour le NPA, les mesures fiscales pour les services à la personne sont injustes, coûteuses, et inefficaces en nombre d'emplois créés.
Les chiffres annoncés par L'Appel et la Pioche
Le collectif met en avant plusieurs chiffres du secteur des services à la personne, provenant de la cours des comptes :
- un coût de 6,6 milliards d'euros en 2009
- seulement 17 000 emplois créés en 2009 en équivalent temps plein,
- des mesures qui bénéficient seulement aux 10% des Français les plus riches
Le temps partiel (10 heures de travail hebdomadaire selon l'économiste Florence Jany-Catrice) et le nombre d'employeurs (3,9 en moyenne) sont aussi montrés du doigt.
Enfin selon le collectif, toutes les mesures du secteur profitent à des entreprises privées qui s'engraissent, et demande à l'état de financer plutôt la création de places en crèche, et de créer un service public des services à la personne.
Il faut tout de même rappeler que les aides du secteur des services à la personne ont permis de régulariser de nombreux emplois qui étaient non déclarés auparavant. Le débat autours des services à la personne n'est pas simple, et à ce jour, les acteurs du privés qui s'enrichissent sont peu nombreux. On compte surtout les petites entreprises qui ne sont pas rentables et qui déposent malheureusement le bilan.
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