L’espace est au bout de mes doigts.
Je le regarde
m’échapper.
Sa géométrie me pourfend,
me traverse de part en part.
Il m’étire
vers ses confins
joue de mon élasticité ;
son vide propre et aéré
fait le ménage autour de moi.
Il époussette
le chemin
de ses photons au souffle sec
qui exercent leur poussée sur
l’horizon qu’ils font reculer.
Il fait rutiler son dos plat
qui fonce en toutes directions,
qui ne connait
que l’extension
de la progression fuselée.
L’espace, je le sens frémir
à l’extrémité de mon corps
dont il prend alors
le relai
pour se jeter vers nulle part
brillant
de mille éclats de quartz
qui le rattrapera
un jour ?
Patricia Laranco.