Stéphane THIDET, Sans titre (Je sais qu’il y avait une maison. Il me semble y avoir vécu), 2010, merisier et pierres blanches, 239 x 187 x 30 cm. Galerie Aline Vidal, Paris
Parmi les oeuvres achetées cet automne par l'Etat, c'est-à-dire par nous et pour nous, à l'occasion de la Foire Internationale d'art contemporain (FIAC), figure un artiste que je vous laisse découvrir : Stéphane Thidet dont l'oeuvre ci-dessus, avec son titre long et rêveur, a attiré mon attention.
Dans sa galerie, l'artiste présente une autre oeuvre intitulée "Je veux dire qu'il pourrait très bien, théoriquement, exister au milieu de cette table..." (2008). Il s'agit d'un billard dont le tapis vert a été soulevé comme par un séisme et forme des montagnes et des collines figées en vagues multiples.Ici, avec "Je sais qu’il y avait une maison. Il me semble y avoir vécu", une autre incongruité prend corps : une armoire pleine de pierres comme des livres posés sur la tranche.La réflexion sur le temps et les possibles habite visiblement le créateur qui, pour "évoquer l'absence" et la résistance des objets a aussi réalisé pour Estuaire Nantes-Saint-Nazaire une cabane en bois où "il pleut à l'intérieur" : la tempête qui se déchaîne inverse l'ordre habituel des choses et le refuge devient source de danger, entre attraction et effroi.Ces trois oeuvres, assez proches dans leur conception, évoquent des rêves inaboutis, des rapprochements surréalistes, des cauchemars puissants qui restent présents à l'esprit longtemps après le réveil.L'oeuvre ci-dessus pourrait bien être déposée aux Archives nationales dans le futur bâtiment de Pierrefitte, plutôt que de rejoindre des réserves inaccessibles.
Ce serait une vision provocante pour tous les chercheurs en quête... en quête de quoi au fait, de faits historiques, d'un peu de rêve ?
Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !