Une grande entreprise française a envoyé des salariés au Niger sans prendre les mesures de sécurité nécessaires. Désormais, ils sont otages, aux mains d'hommes extrêmement dangereux, fanatiques et sanguinaires (même si l'intérêt financier passe avant). Le chef local de ces kidnappeurs a invité la France à s'adresser directement à Ben Laden. A quelle adresse ? Numéro de téléphone ? Mail ? Car Ben Laden, s'il est vivant, fait tout ce qu'il peut pour ne pas être repéré. Il faudrait donc lui parler par média interposé. S'il est vivant. Cette question est essentielle. Car depuis 2001, les apparitions du fondateur d'Al Qaeda sont fantomatiques, et rares, alors que le sieur est, comme tous les criminels de cette ampleur, hyper narcissique. S'il est mort depuis longtemps, il lui sera difficile de répondre... Et s'il ne l'est pas, veut-il "négocier" ? La vie de ces quelques otages ne peut avoir, on le sait hélas, la moindre importance, pour lui et son organisation, puisqu'ils tuent, par plaisir de (et la majorité de leurs victimes étaient et sont musulmanes !). Mais s'il est vivant ou s'il ne l'est plus, et que, alors, son organisation est dirigée par quelques leaders moins connus, il faut en effet leur parler - et cette parole à... devait être énoncée il y a longtemps. Entre temps, il y a eu tant de morts. Dans les "Dialogues", Socrate parle à Calliclès. A celles et ceux qui dérivent vers la folie criminelle, il faut répondre aussi par la parole. C'est ce que propose cette "Lettre à Oussama Ben Laden", depuis 2005 (jusqu'ici publiée par les Editions La Part Commune, et publiée par un auteur éditeur en 2010-2011), dont vous trouvez les deux premiers chapitres et le début du troisième.